Bien qu’elles soient réputées moins nocives que les cigarettes traditionnelles, les vapoteuses n’en restent pas moins mauvaises pour la santé. Des chercheurs de l’université de Floride du Sud (Etats-Unis) se sont aperçus que les saveurs présentes dans les vapoteuses peuvent endommager les cellules cardiaques. Les résultats ont été publiés le 20 novembre 2020 dans l'American Journal of Physiology-Heart and Circulatory Physiology.
Des goûts fruités qui masquent la nocivité
Pour beaucoup de fumeurs, la vapoteuse est une bonne alternative à la cigarette. Moins chargé en produits nocifs et possédant un pouvoir addictif moindre, ce dispositif permet d’inhaler de la vapeur en chauffant un liquide. Ce fameux liquide, peut être plus ou moins concentré en nicotine, en fonction de l’envie de son utilisateur. Surtout, il est possible avec la vapoteuse de tester une grande variété de goûts fruités et/ou sucrés, ce qui lui confère un aspect récréatif. C’est d’ailleurs sur cet aspect récréatif, que l’on pense sans danger, que s’engouffrent les fabricants et les adolescents, persuadés de fumer une substance qui n’est pas nocive pour la santé.
“Les systèmes électroniques de distribution de nicotine aromatisée, très populaires auprès des adolescents et des jeunes adultes, ne sont pas sans danger, souligne pourtant Sami Noujaim, professeur associé de pharmacologie moléculaire et de physiologie à la faculté de médecine Morsani de l’université de Floride du Sud. Dans l'ensemble, nos découvertes dans les cellules et les souris indiquent que la vaporisation interfère avec le fonctionnement normal du cœur et peut potentiellement conduire à des troubles du rythme cardiaque.”
Pour cette expérience, les chercheurs ont soumis des souris à l’inhalation de 60 bouffées de vapeur à la vanille de vapoteuse pendant dix semaines, à raison de cinq jours par semaine. Afin de déterminer les changements induits sur le cœur, ces souris étaient équipées d’un électrocardiogramme. Chez ces souris, la variabilité du rythme cardiaque, c’est-à-dire les fluctuations de l'intervalle de temps entre les battements de cœur successifs, a diminué par rapport aux souris témoins, qui n’ont inhalé que des bouffées d’air à la place.
Des effets délétères sur le rythme cardiaque
Ce que démontre cette expérience, c’est que l’inhalation des vapeurs altère la variabilité du rythme cardiaque en perturbant le système nerveux autonome, qui régit normalement les battements du cœur. De même, les souris exposées aux vapeurs étaient plus sujettes faire de la tachycardie ventriculaire que les souris témoins.
Si ces résultats ont été observés chez des souris, Sami Noujaim pense que le même phénomène pourrait se reproduire chez des humains, bien que davantage d’études précliniques doivent être menées pour le déterminer. Avec ces nouvelles études, il serait ainsi possible de voir les risques pour la santé des produits de vapotage aromatisés et leurs effets à long terme sur la santé.
Dans certains pays, les produits aromatisés pour les vapoteuses et les cigarettes ont été interdits, afin d’empêcher les fabricants de séduire les plus jeunes avec des goûts destinés à masquer la nocivité des substances inhalées.