C’est bientôt le retour des chimiothérapies au Creusot (Saône-et-Loire). Fermé en septembre dernier à cause d’un désaccord économique entre deux hôpitaux, le service d’oncologie de l’Hôtel-Dieu du Creusot va rouvrir ses portes “au plus tard au premier trimestre 2021”, nous assure Mickaël Munier, le directeur général du groupe SOS santé, dont dépend l’hôpital. Une réouverture qui mettra fin à plusieurs mois de galère pour les patients qui doivent se rendre à l'hôpital de Montceau-les-Mines, un voyage non sans conséquence pour les personnes concernées.
Un désaccord économique
La fermeture du service d’oncologie a vivement fait réagir Ghislaine Courrège dont le mari est récemment décédé des suites d’un cancer généralisé après avoir subi durant de longues semaines les conséquences de cette fermeture. Passant de 200 mètres à plus de 25 kilomètres de trajet pour se rendre à ses séances de chimiothérapies, il a dû multiplier des trajets qui l’ont fatigué, souffle son épouse. “Je suis très en colère, nous confie-t-elle. Tout ça n’est qu’une histoire d’argent.” Pour faire entendre sa voix, et celles des autres patients, elle a lancé une pétition en ligne qui a recueilli plus de 1 200 signatures.
Rappel des faits : en septembre dernier, la convention qui unit l’Hôtel-Dieu du Creusot et la Clinique Sainte-Marie de Chalon-sur-Saône, qui dépend du groupe Ramsay Santé et est habilitée par les autorités de santé à préparer les poches de chimiothérapie, a pris fin. Les deux établissements ne sont pas parvenus à s’accorder sur les modalités d’un renouvellement. En cause, “une augmentation des tarifs de 80% sur les produits de chimiothérapie”, pointe Mickaël Munier. Du côté du groupe Ramsay, le numéro 1 de l’hospitalisation privée en France, on avance le non-respect de certaines règles de fonctionnement entre centre de référence et centre associé pour justifier le non-renouvellement de la convention.
Faire encore plus de chimiothérapies
Quelle est la solution qui va permettre la réouverture de l'oncologie au Creusot? “Nous avons été sollicités par des établissements qui possèdent des autorisations de chimiothérapie pour remettre en place le service d’oncologie, assure le directeur général du groupe SOS santé. Nous travaillons sur plusieurs pistes pour rouvrir le centre dès les semaines ou les mois à venir. Ce sera au plus tard au 1er trimestre 2021.”
Ghislaine Courrège, elle, reste méfiante. “Tant que ça n’est pas marqué noir sur blanc, je reste très prudente”, insiste-t-elle.
Cette réouverture devrait profiter à de nombreux patients puisque ce sont environ 2 000 séances de chimiothérapies qui sont effectuées chaque année dans l’établissement. Mickaël Munier espère même faire gonfler ce chiffre. “On va renforcer le service d’oncologie. On peut penser que l’on sera capable d’effectuer plus de séances de chimiothérapie chaque année. À côté de ça, nous avons fait des recrutements en chirurgie qui vont permettre de développer l’activité chirurgicale, notamment pour les cancers.”