ACCUEIL > QUESTION D'ACTU > Alzheimer : la régulation du cuivre, une piste pour bloquer les pertes de mémoire

Maladies neurodégénératives

Alzheimer : la régulation du cuivre, une piste pour bloquer les pertes de mémoire

Par Mégane Fleury

Dans une étude sur des souris, des chercheurs français et chinois constatent que libérer une partie du cuivre des plaques amyloïdes permet d’empêcher la perte de mémoire. 

digicomphoto/istock
Les plaques amyloïdes bloquent le cuivre : elles en contiennent environ cinq fois plus qu’un cerveau en bonne santé.
Les chercheurs ont mis au point une molécule capable d’extraire le cuivre coincé dans ces plaques.
Cela a permis d’empêcher les pertes de mémoire.

Les plaques amyloïdes sont l’une des caractéristiques principales de la maladie d’Alzheimer. Elles sont des agrégats de protéine bêta-amyloïde, qui se forment autour des neurones. La science a constaté qu’elles empêchent leur bon fonctionnement. Récemment, une équipe franco-chinoise a fait une découverte majeure concernant ces plaques : réguler la quantité de cuivre qu’elles renferment permettrait de lutter contre les pertes de mémoire. Les scientifiques appartiennent au CNRS ainsi qu’à l’université de technologie du Guangdong et de l’université de Shenzhen en Chine. 

Une molécule pour mieux répartir le cuivre

Les plaques amyloïdes bloquent le cuivre : elles en contiennent environ cinq fois plus qu’un cerveau en bonne santé. Dans cette recherche, parue dans ACS Chemical Neuroscience, les chercheurs expliquent qu’ils ont mis au point une molécule, capable d’extraire le cuivre coincé dans ces plaques. Il est ensuite réintroduit dans le circuit enzymatique du cerveau, car cette matière est nécessaire au bon fonctionnement cérébral. Dans un essai mené sur des souris, les scientifiques ont donné un traitement oral, conçu à partir de cette molécule, aux rongeurs. Ils ont constaté que cela a permis d’empêcher les pertes de mémoire. 

De futurs essais nécessaires

Si ces résultats sont encourageants, les travaux doivent être poursuivis pour prouver que la molécule est aussi efficace chez l’Homme. Les chercheurs sont à la recherche d’un partenaire pharmaceutique afin de tester leur médicament dans un essai pré-clinique. Si ces différents tests sont fructueux, le traitement pourrait être administré aux premiers stades de la maladie pour ralentir sa progression. 

Des symptômes variés 

Aujourd’hui, 900 000 personnes souffrent de la maladie d’Alzheimer en France. La fondation Alzheimer estime que 200 000 nouveaux cas sont découverts chaque année. Les pertes de mémoire sont le symptôme le plus connu de la maladie, mais les personnes atteintes souffrent d’une perte d’autonomie handicapante, liée aux difficultés à s’orienter, à réaliser les tâches de la vie quotidienne, ou encore aux troubles de l’expression. Il n’existe actuellement aucun traitement curatif pour soigner la pathologie, les médicaments disponibles permettent seulement de ralentir son évolution.