Mercredi 15 décembre, une lycéenne transgenre a mis fin à ses jours dans le foyer où elle était hébergée dans la métropole lilloise. L'annonce de son décès suscite de vives réactions parmi les élèves du lycée Fénelon de Lille, où l'adolescente était scolarisée, car l'établissement est mis en cause sur les réseaux sociaux (une vidéo de l'adolescente en pleurs est devenue virale sur Snapchat, NDLR).
"Valérie Cabuil, rectrice de l'académie de Lille, a appris avec beaucoup de tristesse qu'un élève de terminale du lycée Fénelon de Lille a mis fin à ses jours au sein de son foyer d'accueil mercredi. Cet évènement dramatique bouleverse l'ensemble de la communauté éducative", a écrit le rectorat dans un communiqué.
85% des jeunes transgenres ont déjà eu des idées suicidaires
Sans entrer dans la polémique, signalons simplement que les adolescents transgenres ont plus de risques de se suicider que leur pairs cisgenres, comme l’indique une littérature scientifique naissante sur le sujet. Une récente étude réalisée en Chine, à Suzhou, révèle des taux nettement plus élevés d'anxiété, de symptômes dépressifs, de problèmes de sommeil et d’idées suicidaires chez les adolescents transgenres.
Aux États-Unis, d’autres chercheurs ont découvert que 85% des jeunes transgenres avaient déjà eu des idées suicidaires au cours de leur vie, et que plus de la moitié d'entre eux avaient déjà fait une tentative de suicide.
"Victimisation par les pairs, rejet parental et stigmatisation généralisée"
Partout dans le monde, "les taux alarmants de problèmes de santé mentale chez les jeunes transgenres peuvent résulter d'expériences disproportionnées de stress psychosocial pendant l'enfance et l'adolescence, notamment via la victimisation par les pairs, le rejet parental et la stigmatisation généralisée de leur identité de genre minoritaire", analyse un éditorial du JAMA.
Une meilleure prévention et une prise en charge psychologique plus importante de ces adolescents est donc nécessaire, tout comme des recherches plus détaillées sur la question. "Malheureusement, la grande majorité des enquêtes représentatives sur les adolescents transgenres ne les classent pas en sous-groupes", conclut le JAMA.