Faut-il vacciner en priorité et systématiquement les personnes ayant déjà contracté la Covid-19 ? Les personnes contact ? Les femmes enceintes ?
Alors que le Premier ministre Jean Castex a annoncé que la vaccination contre la Covid-19 pourrait débuter en France "dès la dernière semaine de décembre", la Haute Autorité de santé (HAS) a précisé ses recommandations sur la stratégie vaccinale à adopter.
Pas de vaccination systématique pour les patients symptomatiques
Dans un communiqué publié le 18 décembre, l’instance scientifique est revenue sur un avis rendu fin novembre et dans lequel elle avançait que les personnes ayant déjà développé une forme symptomatique de la Covid-19 devraient être vaccinés en priorité. Elle estimait notamment que "les données disponibles ne permettent pas d’orienter une vaccination des individus selon leur statut infectieux vis-à-vis du Sars-Cov-2, ni selon l’immunité conférée par une infection antérieure au Sars-Cov-2".
Changement de ton dans son dernier communiqué, où la HAS estime cette fois-ci qu’il n’est pas nécessaire de vacciner "systématiquement" tous les anciens malades de la Covid-19 ayant développé des symptômes.
"Le constat scientifique est le suivant : à ce jour les données ne permettent pas de savoir s’il y a un bénéfice à vacciner les personnes qui ont déjà été infectées par le SARS-CoV-2", écrit ainsi la HAS, qui précise "qu’il n’y a pas d’effet indésirable grave particulier lorsqu’une personne ayant déjà eu la Covid-19 se fait vacciner". Aussi, elle avance qu’il n’y a "pas lieu de vacciner systématiquement les personnes ayant déjà développé une forme symptomatique de la Covid-19", même si "ces personnes doivent pouvoir être vaccinées si elles le souhaitent à l’issue d’une décision partagée avec le médecin". "Dans ce cas, il parait alors préférable de respecter un délai minimal de 3 mois à partir du début des symptômes", poursuit la Haute Autorité de santé.
Les femmes enceintes et personnes handicapées pas prioritaires
La HAS donne aussi des précisions sur le cas des personnes en situation de handicap hébergées dans les établissements sociaux et médico-sociaux. Si elles ne présentent pas de comorbidités et/ou d’âge élevé augmentant le risque de forme grave ne sont pas, elles ne sont à ce stade pas identifiées comme prioritaires pour se faire vacciner. Une exception cependant : les personnes atteintes de trisomie 21, davantage susceptibles de développer une forme grave de la Covid-19.
Les femmes enceintes ne sont pas non plus considérées comme faisant partie des populations à vacciner en priorité. "De plus les recommandations nationales étrangères (notamment anglaises) identifiées à ce stade ne recommandent pas la vaccination pendant la grossesse", souligne la HAS.
Reste les personnes contact. Avant d’envisager une vaccination, l’instance scientifique recommande que ces dernières "se fassent tester pour confirmer ou infirmer une infection à la Covid-19".