- Détectée dans le sud-est de l'Angleterre et à Londre, cette nouvelle variante du SARS-CoV-2 se transmettrait jusqu’à 70 % de plus et aurait déjà contaminé plus d’un millier de personnes, ce qui a conduit le gouvernement britannique à instaurer un nouveau confinement dans les zones géographiques où il circule activement.
"C'est avec le cœur lourd que je dois vous dire que nous ne pouvons pas laisser Noël se dérouler comme prévu."
Moins d’une semaine avant le réveillon de Noël, le verdict est tombé : les Londoniens et habitants du sud-est de l’Angleterre ne pourront pas passer les fêtes en famille. Dès ce lundi 20 décembre, un nouveau confinement est prévu pour le sud du pays, a annoncé lors d’une conférence de presse le Premier ministre Boris Johnson.
En cause : la circulation active d’une variante du SARS-CoV-2 qui se transmettrait "jusqu’à 70 % de plus" et aurait déjà contaminé plus d’un millier de personnes outre-Manche. Cependant, a précisé Boris Johnson, "rien n’indique qu’il est plus mortel ou qu’il cause une forme plus sévère de la maladie", ni même qu’il réduit l’efficacité des vaccins.
Quelle est cette nouvelle variante du virus ?
Apparue mi-septembre à Londres et dans le Kent, dans le sud-est du pays, cette nouvelle variante du SARS-CoV-2 contient un nouvel ensemble 23 mutations. Un "nombre inhabituellement grand" dont beaucoup sont "associées aux changements dans la protéine que le virus fabrique", a détaillé samedi 19 décembre le conseiller scientifique du gouvernement Patrick Vallance. Ces changements interviennent notamment dans la manière dont le virus s'attache aux cellules et entre dans les cellules.
Si de nombreuses variations du virus ont été observées ces derniers mois, celle-ci fait l’objet d’une surveillance rapprochée de la part des autorités sanitaires. "Cette variante a un peu plus de mutations que la plupart des autres variantes", a notamment fait savoir samedi dans un communiqué le médecin-chef britannique Chris Whitty.
Cette variante est-elle répandue ?
Selon les premiers chiffres de l'agence Public Health England (PHE), rattéchée au ministère de la Santé britannique, cette variante du nouveau coronavirus a été observée chez plus de 1 000 patients, principalement dans l’est et le sud du pays. A l’heure actuelle, cette nouvelle souche est à l’origine de 62% des contaminations enregistrées à Londres, de 43% dans le sud-est de l'Angleterre et de 59% dans l'est du pays.
La variante est-elle plus dangereuse ?
Il est pour le moment certain qu’elle se transmet plus facilement et rapidement que les précédentes souches. Mais, a tenu à rassurer Chris Whitty, "rien n’indique pour le moment que cette nouvelle souche cause un taux de mortalité plus élevé" même si "des travaux urgents sont en cours pour le confirmer". Par ailleurs, rien n’indique non plus que "les symptômes soient différents, que les tests soient différents ou que le résultat clinique soit différent pour cette variante", a précisé le médecin-chef qui s’est dit ne pas "être stressé à ce stade".
La nouvelle souche est-elle résistante aux vaccins ?
Les vaccins ciblent particulièrement la protéine Spike, qui permet au SARS-CoV-2 de pénétrer à l’intérieur des cellules. Pour l’heure, il n’existe donc aucune preuve que cette nouvelle variante rende les vaccins moins efficaces ou qu’elle impacte sur la gravité des symptômes, précise sur son site le consortium scientifique britannique Covid-19 Genomics UK (COG-UK). Des recherches sont cependant nécessaires pour le confirmer.