L’Europe va bientôt se lancer dans une campagne de vaccination dont l’objectif est de mettre fin à la circulation du nouveau coronavirus SARS-CoV-2. Ce lundi 21 décembre, l’Agence européenne du médicament vient d’approuver “sous conditions” le vaccin Pfizer – BioNTech, notamment celle de ne vacciner que les personnes de plus de 16 ans. Il reste encore à avoir l’accord de la Commission européenne, qui devrait intervenir dans les prochaines 48 heures, avant de lancer la campagne de vaccination dans l'ensemble de l'Union européenne qui compte près de 450 millions d'habitants.
Une bonne réponse immunitaire du vaccin d’Oxford et AstraZeneca
Les chercheurs de l’université d’Oxford, qui développent un vaccin contre la Covid-19 en partenariat avec le laboratoire pharmaceutique AstraZeneca, viennent de publier le 17 décembre deux articles dans la revue Nature Medicine présentant de nouveaux résultats de leurs essais cliniques. Leur vaccin, baptisé ChAdOx1 nCoV-19, stimule de larges fonctions des anticorps et des cellules T, des éléments clés du système immunitaire pour lutter contre la Covid-19.
“Cette analyse très détaillée des réponses immunitaires à ChAdOx1 nCoV-19 renforce encore le potentiel de ce vaccin à induire une protection contre la maladie Covid-19 et fournit une assurance supplémentaire de la sécurité de cette approche, se félicite Katie Ewer, auteur principale de l’un des articles. Grâce à ces techniques immunologiques avancées, nous pouvons mieux comprendre les différents mécanismes cellulaires et médiés par les anticorps qui contribuent à la protection offerte par ce vaccin, comme le démontrent les données récentes des essais de phase 3 ultérieurs.”
Les cellules T stimulées
Les chercheurs ont testé deux schémas de vaccination : le premier avec l’injection de deux doses standards et le deuxième avec une deuxième dose plus faible. Les résultats ont montré une augmentation des réponses du système immunitaire et une faible réactogénicité, c’est-à-dire une réaction hypersensible dans le corps qui peut engendrer des effets secondaires indésirables. La double dose a, dans tous les cas, présenté meilleure réponse qu’une dose unique “ce qui justifie la décision prise de passer à un schéma vaccinal à deux doses dans la phase clinique III”, ont écrit les chercheurs.
Plus précisément, le vaccin stimule un sous-ensemble de cellules T, connu pour être particulièrement efficace pour éliminer les cellules infectées par le virus du corps pendant l'infection. “Ce type de réponse des lymphocytes T en combinaison avec le profil détaillé des anticorps est très favorable pour un vaccin efficace et soutient en outre le profil de ce vaccin en tant que vaccin sûr”, ont conclu les chercheurs.