"Plus la différence de tension entre les deux bras est importante, plus les risques pour la santé sont importants", indique Chris Clark, chercheur au sein de l’université britannique d’Exeter. La tension artérielle est généralement mesurée lors des rendez-vous chez un médecin généraliste ou à l’occasion d’examens de santé divers. Elle désigne la pression avec laquelle le sang circule dans les artères et est mesurée en mm de mercure (mmHg). Le Dr Chris Clark et son équipe ont mené une recherche sur la signification d’une tension artérielle différente entre les deux bras.
Des artères rétrécies ou raidies
"Nous savons depuis longtemps qu’une différence de pression artérielle entre les deux bras est associée à plus de problèmes de santé", souligne le chercheur. Avec son équipe, ils ont réalisé une méta-analyse, c’est-à-dire qu’ils ont rassemblé 54 études menées sur la tension artérielle. Ils en ont tiré un échantillon de 54 000 patients, dont les mesures de tension artérielle pour les deux bras étaient disponibles. Puis, ils ont analysé l’évolution de leur état de santé pendant dix ans, en prêtant attention aux nombres de décès, d’AVC et d’attaques cardiaques. D’après leurs conclusions, chaque mmHg de différence entre les deux bras, augmente d’1% les risques d’angine de poitrine, d’attaque cardiaque ou d’AVC. Lorsque la pression artérielle varie entre les deux bras, cela peut signifier un problème artériel comme un rétrécissement ou un raidissement, qui peut avoir des conséquences sur la circulation sanguine.
Inciter les médecins à pratiquer le double examen
Les chercheurs rappellent que les recommandations internationales conseillent aux professionnels de santé de mesurer la tension artérielle dans les deux bras. D’après Chris Clark, seulement la moitié des professionnels de santé réalisent ce double examen, "principalement par manque de temps", précise-t-il. "Notre recherche montre que ce petit temps supplémentaire nécessaire pour mesurer les deux bras pourrait sauver des vies." Il ajoute que cette mesure est peu coûteuse et facile à mettre en place, puisqu’elle ne nécessite pas d’équipement supplémentaire.
Une réévaluation nécessaire des seuils de risque
En Europe, les institutions estiment que le risque démarre à partir de 15 mmHg de différence entre les deux bras. Pour les scientifiques, le seuil devrait être abaissé à 10 mmHg, car des risques supplémentaires ont été constaté à ce niveau de variation. Selon les chercheurs 11% de la population hypertendue a une différence de 10 mmHg de tension artérielle entre les deux bras, contre 4% de la population générale.