Les cerveaux des personnes atteintes d’Alzheimer et des personnes en bonne santé sont différents. Plus précisément, ceux des personnes malades ont des pulsations différentes dans les vaisseaux sanguins du cerveau. Une découverte qui permet le développement de nouveaux types de traitements et d'outils de diagnostic pour les maladies de perte de mémoire. Les résultats ont été présentés le 9 décembre dans la revue Scientific Reports.
Le nettoyage cérébral enrayé
Les chercheurs finlandais de l’université d’Oulu ont développé une nouvelle méthode pour détecter les changements dans le système de nettoyage du cerveau. L'étude est la première à démontrer que les différences de pulsation cérébrale peuvent être utilisées dans le diagnostic de la maladie. Ces résultats ont été obtenus grâce à une image magnétique du fonctionnement du système de nettoyage du cerveau, connu sous le nom de système glymphatique, et des changements qui s'y produisent. Le système glymphatique utilise la pulsation des vaisseaux sanguins pour nettoyer le cerveau des déchets.
Si des perturbations surviennent dans le système de nettoyage, les déchets commencent à s'accumuler dans le cerveau, entraînant une dégénérescence cérébrale prématurée sur une période de 10 à 20 ans. L'étude a montré pour la première fois que les différences observées sont précisément dues à des différences de fréquence cardiaque et de fréquence respiratoire. Les différences sont également liées à la progression de la maladie.
Développer de nouveaux traitements
“On sait depuis longtemps qu'il existe deux types de neuropathologie associés à la maladie d'Alzheimer : les plaques amyloïdes et les accumulations de protéines tau anormalement phosphorylées dans les neurones, a décrit Timo Tuovinen, auteur de l’étude. Cependant, on ne sait pas pourquoi ces soi-disant plaques cérébrales commencent à s'accumuler. Le système glymphatique est une théorie crédible de la cause des problèmes dans le système de nettoyage du cerveau. Cette étude soutient fortement l'idée d'un système glymphatique et est l'une des premières études à montrer que les pulsations sont différentes chez les personnes souffrant de la maladie d'Alzheimer.”
Les chercheurs espèrent que ces découvertes vont permettre d’améliorer les connaissances sur la maladie et contribuer à mieux la prendre en charge. “L'étude augmente considérablement notre compréhension des mécanismes de la maladie d'Alzheimer et jette les bases de nouveaux outils de diagnostic. En comprenant mieux la maladie d'Alzheimer, des traitements plus efficaces peuvent être développés à l'avenir”, a poursuivi Vesa Kiviniemi, également auteur de l’étude.