Ces derniers mois, les Français ont bu pour oublier. Ou s’occuper. Lors du premier confinement, au printemps dernier, une étude Odoxa a ainsi montré que 5,5 millions de Français avaient bu plus d’alcool. Fin novembre, un second sondage Odoxa a ensuite révélé que 66% des personnes interrogées entre septembre et octobre craignaient une hausse de leur consommation dans les semaines à venir. Si vous vous sentez concerné, en janvier 2021, plus que n’importe quelle autre année, s’essayer au Dry January pourrait avoir ses avantages. L’objectif : ne pas boire d’alcool pendant un mois “et rejoindre une communauté de plusieurs millions de personnes qui vont ensemble changer leur rapport à l’alcool”, fait valoir l’organisation britannique Alcohol Change UK à l’origine de cet évènement désormais d’ampleur mondiale. Pourquoi Docteur fait le point ici sur six avantages non négligeables de l’arrêt de l’alcool pendant un mois sur la santé, physique et mentale.
1/ Perdre du poids rapidement
Arrêter l’alcool en janvier est un moyen très efficace de rattraper les dégâts infligés par les excès des fêtes de fin d’année. En effet, l’alcool est bourré de sucre (7 calories dans un gramme d'alcool, contre 4 calories pour un gramme de sucre (glucides) ou 9 calories pour un gramme de graisse (lipides) et augmente la faim. Il a notamment été démontré que quelqu’un buvant deux verres de vin à table, on mangeait 30% de plus. Aussi, si vous continuez de vous nourrir à votre habitude mais restez à l’eau, vous êtes sûr de mincir, du corps mais surtout des joues.
2/ Avoir une peau de bébé
Consommer de l’alcool de façon abusive peut entraîner un vieillissement de la peau. Car l’alcool ne possède aucun nutriment pour l’organisme et épuise le foie, ce qui conduit à une fatigue généralisée et à un ralentissement du renouvellement cellulaire. Une étude menée par l’université de Kobe (Japon) a d’ailleurs prouvé que boire abusivement modifiait la composition des télomères, ces extrémités des chromosomes permettant de protéger la séquence ADN qui raccourcissent au fil de la vie. En effet, les patients alcooliques avaient des télomères plus courts que les autres. Qui plus est, l’alcool provoque des inflammations cutanées et entraîne une grande déshydratation. Outre la gueule de bois causée par cette dernière, à long terme, elle assèchera votre peau qui deviendra terne et plus ridée.
3/ Mieux dormir et éviter les sautes d’humeur
L’alcool aide à tomber comme une masse, certes. Mais cela ne signifie pas que la nuit sera bonne, bien au contraire. Une étude a notamment prouvé que si l’alcool avait aidé les participants à s’endormir plus rapidement et profondément pendant la première partie de la nuit, il réduisait pendant la seconde la durée du sommeil paradoxal. Soit cette phase de rêves essentielle à la mémorisation et à la créativité. Qui plus est, vous l’aurez sans doute remarqué, boire avant le coucher pousse à aller aux toilettes régulièrement au cours de la nuit. Sans compter la transpiration, les cauchemars, la bouche pâteuse et surtout les ronflements. Car l’alcool entraîne un relâchement de la musculature des voies respiratoire. Aussi, l’air inspiré peine à se frayer un chemin vers les poumons, ce qui peut entraîner de brefs arrêts respiratoires, même chez les personnes ne souffrant pas d’apnée du sommeil. De quoi se réveiller épuisé et de mauvaise humeur.
4/ Des bienfaits pour le cholestérol, la glycémie et le foie
D’après une étude de l’University College London (Royaume-Uni), la graisse du foie diminue en moyenne de 15% après un mois sans alcool. Le sucre dans le sang et le cholestérol réduisent quant à eux respectivement en moyenne de 16% et 5%. L’abstinence permet également d’arrêter le processus d’infiltration dans le foie des graisses provoquée par l’alcool et à l’origine de la maladie du foie gras (inflammations et lésions hépatiques). Au Royaume-Uni, les autorités sanitaires recommandent deux jours sans alcool par semaine afin de laisser au foie le temps de récupérer d’une consommation excessive.
5/ Une meilleure tension
D’après l’Organisation mondiale de la santé (OMS), l’alcool aggrave de 16% le risque de développer de l’hypertension. La pression sanguine augmente linéairement à partir de trois verres par jour pour les hommes et deux pour les femmes. L’augmentation de la pression est sanguine est d’environ 10 mmHg à chaque verre d’alcool consommé quotidiennement. Sur le long terme, une pression sanguine trop élevée peut conduire à de l’hypertrophie ventriculaire, une crise cardiaque, un AVC, de la fibrillation atriale, du diabète de type 2 ou encore une thrombose cérébrale. Mais pas de panique: là encore s’abstenir de boire pendant deux à quatre semaines permet d’inverser les effets de l’augmentation de la pression sanguine.
6/ Un ralentissement de l'alcool sur le long terme
Pour finir, arrêter de boire pendant un mois aiderait à ralentir sa consommation d’alcool sur le long terme. Selon une étude parue en 2019 par l’Université de Sussex (Royaume-Uni), sept mois après avoir effectué un Dry January, les participants buvaient un jour de moins par semaine. Se sevrer pendant trente jours permettrait donc d’entrer dans un cercle vertueux de forme physique et de réfléchir à son hygiène de vie pour repartir sur des bases plus saines.
Pour vous aider à tenir le mois sans alcool, la Fondation Addiction a lancé l’application gratuite et mobile Try Dry. Cette dernière donne des conseils et encourage de façon personnalisée. Vous pouvez également parler de votre défi à vos proches afin de les motiver à vous accompagner dans l’aventure, ou du moins vous soutenir si vous êtes sur le point de craquer.