Lorsque l’on est enfant ou adolescent, ne pas s’identifier au genre auquel on a été assigné à la naissance ou ne pas s’identifier comme hétérosexuel peut avoir des conséquences sur la santé, non seulement mentale, mais aussi physique.
C’est ce que révèle une nouvelle étude de la Uniformed Services University of the Health Sciences (États-Unis) publiée dans JAMA Pediatrics. Selon ses auteurs, les mineurs ne s’identifiant pas à leur genre de naissance ou ceux appartenant à une minorité sexuelle ont un risque significativement plus élevé de développer un trouble du comportement alimentaire ou de souffrir d’obésité.
Risque d’obésité et de trouble alimentaire
Pour parvenir à cette conclusion, les chercheurs ont passé en revue les données fournies par 12 000 enfants qui ont répondu à un questionnaire. Ce dernier comportait des questions directes telles que “Te définis-tu comme gay ou bisexuel ?” et “Es-tu transgenre ?”. Les personnes qui ont rempli le questionnaire étaient toutes des mineurs qui avaient obtenu l’autorisation de leurs parents. D’autres questions portaient sur le genre, les origines ethniques, le revenu familial, le score BMZ (un score d'indice de masse corporelle que les enfants pouvaient calculer en prenant des mesures de leur corps et en les comparant aux moyennes des autres enfants de leur âge). Il leur a aussi été demandé s’ils souffraient de troubles alimentaires et, dans l’affirmative, de préciser lesquels.
L’analyse des données a révélé que 190 jeunes (1,6 % des répondants) ont répondu “oui” ou “peut-être” à des questions liées à leur sexualité ou leur identité de genre, ce qui les apparente à une minorité sexuelle et de genre (MSG). En croisant cette donnée avec le score BMZ de ces répondants, les chercheurs ont constaté qu’ils avaient 64 % plus de risque d’être obèses que les mineurs n’appartenant pas à une MSG. Ils avaient par ailleurs environ 3,5 fois plus de risque de souffrir d’un trouble alimentaire.
Une étude observationnelle
Les chercheurs n'ont pas su expliquer pourquoi les enfants appartenant à une minorité sexuelle et de genre étaient plus exposés au risque d'obésité ou de troubles alimentaires. Ils ont cependant noté que l'identité des SGM chez la plupart des jeunes n'est pas bien établie avant qu'ils n'atteignent un âge plus avancé.
Ce n’est pas la première étude à s’intéresser au lien entre minorité sexuelle et troubles alimentaires. L’an dernier, une équipe de l'université de Californie avait publié des travaux montrant que les hommes bisexuels étaient plus susceptibles de développer un trouble alimentaire que les hommes homosexuels ou hétérosexuels.