Les Français, grands sceptiques devant l'Eternel. D’après une nouvelle étude Ipsos Global Advisor publiée mardi 29 décembre, la France est désormais le pays le plus réfractaire au vaccin contre le coronavirus. En effet, seuls 40% des Français disent accepter de se faire vacciner contre le SARS-CoV2.
Ce sont ensuite les Russes (43%) et les Sud-Africains (53%) les plus méfiants envers le nouveau vaccin. Arrivent après les Japonais (60%), les Italiens et les Espagnols (62%) et les Allemands (65%).
Globalement, les personnes interrogées ont peur des effets secondaires (80 % en Corée du Sud, 76 % au Japon, 72 % en France). Les doutes quant à l’efficacité du vaccin sont ensuite beaucoup cités, devant le fait de ne pas se sentir à risque face à la Covid-19. Après quoi, les sondés font part de leur l’opposition générale aux vaccins (26% en Russie, 23% en Afrique du Sud, 14% en France).
Des Américains de plus en plus enthousiastes
A contrario, les Chinois sont les plus enclins à se faire vacciner (80%), devant les Brésiliens (78%) et les Anglais (77%). Le Royaume-Uni est d’ailleurs le premier pays à avoir commencé les vaccinations, le 8 décembre. Aux Etats-Unis, où une large campagne de vaccination a également commencé, les Américains sont relativement confiants. En effet, 69% d’entre eux se disent prêts à recevoir le vaccin. Il s’agit donc du seul pays où les intentions de vaccinations sont en hausse (ils étaient 64% en octobre).
Aux Etats-Unis, une étude récemment publiée dans la revue scientifique PNAS a montré que les habitants des campagnes étaient globalement plus enclins à la vaccination que ceux des villes. “Les gens se soucient autant des autres dans les environnements ruraux que dans les environnements urbains, analyse la professeure Dolores Albarracín, chercheuse et co-autrice de l'étude. Mais dans les villes, ils pensent qu'ils n'ont pas autant d'effets. Ils se sentent moins influents, que leur contribution n'est qu'une goutte d'eau dans la mer.” Ainsi, en ville, les gens auraient tendance à percevoir leurs actions comme ayant moins de conséquences sur les autres. Cela pourrait par “des niveaux de stress plus élevés et une anxiété plus grande dans les interactions avec des personnes dissemblables dans les environnements urbains. En revanche, nos résultats suggèrent que les citadins et les ruraux se soucient autant du bien-être des autres mais que les ruraux perçoivent leurs actions comme ayant plus d'effets.
Un démarrage lent en France
Mais au niveau mondial, force est de constater que, campagne ou ville, la défiance envers le vaccin pour protéger du coronavirus a plutôt augmenté au cours de ces derniers mois. En août, 59% des Français étaient enclins à se faire vacciner. En octobre, ce chiffre était tombé à 54% puis à 53% début décembre, selon les derniers chiffres de Santé publique France.
Ainsi, plus le vaccin approche, plus la défiance augmente. En France, la Haute Autorité de santé a approuvé le 24 décembre l’utilisation du vaccin. La campagne a ensuite démarré le weekend dernier à Sevran, en Seine-Saint-Denis et à Dijon chez les personnes âgées. Depuis, moins de cent personnes ont été vaccinées.
Mardi 29 décembre, sur France 2, le ministre de la Santé, Olivier Véran, a tenu à expliquer la lenteur du démarrage de la campagne dans l’Hexagone, par rapport à d’autres pays. “Nous avons fait le choix de nous reposer sur les médecins, de le faire [le vaccin] dans les Ehpad et non de faire se déplacer [les résidents d’Ehpad], nous recueillons le consentement auparavant. Je ne confonds pas vitesse et précipitation. Cet écart dans le démarrage il est assumé. Ce qui compte c’est que fin janvier nous aurons rattrapé ce décalage et ce qui compte c’est que nous protégions tout le monde”, a-t-il assuré.
*Etude réalisée dans 15 pays via la plateforme en ligne d'Ipsos Global Advisor entre le 17 et le 20 décembre auprès de 13.542 adultes (dont environ un millier en France, âgés de 18 à 74 ans).