Dans ce début de campagne vaccinale, la France est à la traîne. Avec à peine plus de 500 vaccins réalisés, l’Hexagone est bien loin des États-Unis et de la Chine qui ont chacun injecté plus de 4 millions de doses. En Europe, la Grande-Bretagne, qui vient de commencer à utiliser le vaccin développé par AstraZeneca et Oxford, approche du million de personnes vaccinées tandis que l’Allemagne a injecté près de 240 000 doses et que l’Italie a dépassé les 100 000 doses vaccinales.
Le vaccin étendu au personnel soignant de plus de 50 ans
La présidente de la Haute autorité de santé (HAS), Dominique Le Guludec, a confirmé ce matin à BFM TV le maintien de la stratégie de vacciner en priorité “ceux qui en ont le plus besoin”. “Il faut garder son calme et garder les priorités”, a-t-elle ajouté en réponse aux critiques sur la lenteur vaccinale. Si on vaccine beaucoup mais pas les bons, on va mettre des mois à diminuer les hospitalisations et les décès.”
Cette semaine devrait être celle de l’accélération de la stratégie. Dès aujourd’hui, la possibilité vaccinale s’étend au personnel soignant de plus de 50 ans. Par ailleurs, une réunion vaccin est prévue cet après-midi à l’Élysée en compagnie d’au moins Jean Castex et d’Olivier Véran pour faire un point sur la stratégie vaccinale qui pose de plus en plus questions. Cette semaine devrait également voir la HAS rendre son avis sur le vaccin développé par Moderna. Des centres de vaccination en ville devraient également voir le jour début février.
Limiter les décès et réduire les hospitalisations
Du côté de la Haute autorité de santé, la prudence actuelle se justifie par le manque de données sur le vaccin. “Nous ne savons pas aujourd'hui si ce vaccin empêche de transmettre le virus, a indiqué sa présidente. Vacciner les gens non-à risque, l'intérêt c'est d'arrêter la transmission. Or aujourd'hui, nous n'avons pas ces données, nous ne savons absolument pas si ce vaccin protège d'être contagieux.” À ce manque d’informations s’ajoute la priorité mise sur la diminution des hospitalisations et des décès qui justifie de vacciner d’abord les personnes en Ehpad.
“Je comprends tout à fait l'impatience, a concédé Dominique Le Guludec. Les choses vont venir, mais il faut se rappeler le principe de cette priorisation et pourquoi elle a lieu, c'est extrêmement important. Les Français doivent savoir que nous travaillons là-dessus depuis janvier. On sait que dans les premiers mois, il n'y a pas de vaccin pour tout le monde. Et quel est notre but majeur ? Notre but majeur c'est diminuer les décès, c'est de diminuer les hospitalisations.”