- Les chercheurs ont identifié MAARS (pour Macrophage-Associated Atherosclerosis lncRNA Sequence), l’ARN long non codant comme élément déclencheur de l'accumulation de plaque athéroscléreuse.
- La présence de MAARS est multipliée par 270 au cours du processus d’athérosclérose.
- L’interruption ciblée de la fonction de MAARS a permis de réduire de 52% la formation de lésions athéroscléreuses en réduisant la mort des cellules macrophages et en augmentant l'élimination des débris cellulaires morts.
L’athérosclérose se caractérise par l'accumulation de cellules inflammatoires dans les artères entraînant des douleurs thoraciques et de la faiblesse musculaire. Les cas graves entraînent des lésions et des ruptures internes des artères ou même une thrombose des artères coronaires. Pour empêche la formation de l'athérosclérose et sa progression, des chercheurs américains du Brigham and Women's Hospital (BWH, Boston) ont identifié de longs ARN non codants (ARNnc), des brins d'ARN qui ne sont pas traduits en protéines et qui peuvent jouer un rôle dans la régulation cellulaire et la progression de la maladie. Ils ont présenté leurs résultats le 1er décembre dans Nature Communications.
Une présence multipliée par 270 dans le processus d’athérosclérose
Les chercheurs ont identifié MAARS (pour Macrophage-Associated Atherosclerosis lncRNA Sequence), l’ARN long non codant comme élément déclencheur de l'accumulation de plaque athéroscléreuse. Grâcee à des tests menés sur des souris, ils ont pu caractériser précisément la séquence d'ARNnc d'athérosclérose qui s'exprime spécifiquement dans les macrophages des plaques athéroscléreuses et contribue à la progression de la maladie. “Nous avons émis l'hypothèse, étant donné le rôle inconnu des ARNnc, que certains peuvent être fortement exprimés dans la paroi des vaisseaux sanguins pendant le processus d'athérosclérose, a indiqué l’auteur principal, le Dr Mark Feinberg, du service de médecine cardiovasculaire du BWH. Nous voulons identifier qui sont ces acteurs, ce qu'ils font et comment nous pouvons comprendre leur fonction d'une manière qui fournit une base pour de futures opportunités thérapeutiques.”
Pour l’étude, les souris ont été soumis à un régime riche en cholestérol pendant 12 semaines puis un régime normal. Les chercheurs ont isolé la paroi des vaisseaux sanguins de ces souris et en ont séquencé l'ARN afin d'identifier la présence d’ARNnc. C’est ainsi qu’ils ont identifié MAARS dont la présence est multipliée par 270 au cours du processus d’athérosclérose pendant le régime riche en cholestérol. Revenues au régime alimentaire normal, les souris ont présenté des niveaux de MAARS réduits de 60%.
Une réduction de 52% des lésions athéroscléreuses
Après avoir identifié la présence importante de MAARS dans le processus d’athérosclérose, les chercheurs ont essayé de les cibler pour voir si cela peut permettre de réduire ce processus. L’interruption ciblée de leur fonction a permis de réduire de 52% la formation de lésions athéroscléreuses en réduisant la mort des cellules macrophages et en augmentant l'élimination des débris cellulaires morts. En outre, les chercheurs ont observé une relation importante entre MAARS et une protéine de liaison de l’ARN, HuR. Dans la paroi du vaisseau, MAARS interagit avec HuR, qui joue un rôle essentiel dans la mort cellulaire. Si MAARS est délibérément inhibé, HuR est libéré du noyau dans le cytoplasme et les macrophages continuent leur nettoyage. Cette chaîne d'événements conduit à des macrophages plus actifs capables de nettoyer plus de plaque et de débris produits par l'athérosclérose.
“Les ARNnc jouent un rôle vraiment important dans les maladies cardiovasculaires, a conclu Mark Feinberg. Nous n'avions aucune idée de ce que nous allions trouver, et nous avons fini par identifier un ARNnc qui a un rôle crucial dans les macrophages et les voies qui pourraient avoir un potentiel thérapeutique. Nous mettons en lumière de nouveaux acteurs dans les anciennes voies de signalisation. C'est tellement excitant pour ajouter plus de nuances à ce domaine de recherche, car cela signifie que les études futures auront bien plus à travailler.”