- Les personnes arrêtent le plus souvent de fumer entre 25 et 49 ans.
- Les femmes arrivent généralement à stopper la cigarette au premier essai et sans aucun substitut, tandis que les hommes doivent s'y reprendre à de multiples reprises pour au final compenser avec la cigarette électronique.
Est-il possible de réaliser le portrait-robot de l’ancien fumeur? C’est la tâche à laquelle s’est attelée Santé publique France dans une longue étude parue le 5 janvier 2020. A l’intérieur, l’organisme public dresse les caractéristiques des anciens fumeurs. Dans son rapport, Santé publique France rappelle que chaque année, environ un quart des fumeurs font une tentative d’arrêt du tabac sans pour autant y parvenir.
Des femmes fortes et des hommes en quête de soutiens
Pour son rapport, Santé publique France s’est appuyé sur les données de son baromètre de 2017, en prenant en compte les personnes qui ont réussi à arrêter de fumer pendant au moins sept jours au cours des deux dernières années.
Ainsi, sur les 1 422 personnes rentrant dans ces critères, 69,1% ont fait un arrêt strict du tabac, sans compenser par une cigarette électronique ou un traitement nicotinique de substitution. Dans la grande majorité (797 personnes, soit 58,6%), les tentatives d’arrêt de la cigarette se font entre 25 et 49 ans et concernent en premier lieu des personnes avec un niveau scolaire inférieur au baccalauréat (558 personnes, soit 52,4%). De même, les personnes qui tentent d’arrêter de fumer ont généralement des revenus faibles ou modérés (966 personnes en tout, soit 76,5% des répondants).
La cigarette électronique comme palliatif
En ce qui concerne les tentatives en elles-mêmes, 14,8% des personnes sondées ont fait leur tentative de sevrage grâce à la cigarette électronique, le tout sans utiliser de traitement nicotinique de substitution. La cigarette électronique est d’ailleurs une des nouvelles habitudes que prennent les anciens fumeurs, puisqu’ils la conservent durant 20 mois en moyenne.
En ce qui concerne l’arrêt du tabac, ce dernier fonctionne mieux chez les femmes que chez les hommes, bien que ces derniers soient plus nombreux à essayer d’arrêter. Parmi les femmes qui ont arrêté de fumer pendant au moins six mois, beaucoup ont réussi du premier coup et sans substitut. Le profil de ces femmes fait état de personnes avec un niveau de revenu élevé et souffrant de problèmes de surpoids ou d’obésité. Chez les hommes en revanche, l’arrêt du tabac intervient tardivement, et se fait généralement avec un traitement nicotinique de substitution. Pour eux, la cigarette électronique sert grandement de palliatif pour remplacer la cigarette traditionnelle.
Cette étude menée par Santé publique France doit servir de socle pour les futures campagnes de prévention du tabagisme, qui touche encore un tiers des Français actuellement.