- Parmi les réactions allergiques sévères enregistrées, il y a 21 cas d'anaphylaxie dont 4 hospitalisations et aucun décès.
- 19 des 21 cas (90%) sont survenus chez des femmes en moyenne 13 minutes après l’injection mais variant de deux à 150 minutes après celle-ci.
- Ces réactions pourraient être dues au polyéthylène glycol (PEG) qui n'a jamais été utilisé auparavant dans un vaccin.
Aux États-Unis, ce sont plus de 4,2 millions de doses qui ont déjà été injectées selon des chiffres datant du 4 janvier dernier, en faisant le deuxième pays à avoir vacciner le plus grand nombre derrière la Chine. En France, ce sont un peu plus de 7 000 personnes qui ont été vaccinées. Les premières données sur la vaccination américaine révèlent qu’une personne sur cent mille ayant reçu le vaccin Pfizer-BioNTech a eu des réactions allergiques sévères, ont déclaré mercredi des responsables de la santé américains. Ces résultats portent sur 1 893 360 injections administrées du 14 au 23 décembre.
Les avantages de la vaccination l’emportent sur les risques
Les Centers Centers for Disease Control and Prevention, les autorités de santé américaines, ont estimé que les avantages de la vaccination l'emportent largement sur les risques connus. Parmi les réactions allergiques sévères enregistrées, il y a 21 cas d'anaphylaxie. “Cela représente en moyenne un taux de 11,1 cas d'anaphylaxie pour un million de doses administrées”, a précisé Nancy Messonnier, responsable du CDC, lors d’une conférence de presse. En comparaison, les vaccins antigrippaux provoquent environ 1,3 cas d'anaphylaxie par million de doses administrées. Le taux d'anaphylaxie provoqué par le vaccin Pfizer est environ dix fois plus élevé.
Nancy Messonnier s’est voulue rassurante, ajoutant que les cas d'anaphylaxie sont encore “extrêmement rares” et qu'il “reste dans l'intérêt des gens de prendre le vaccin. Une bonne proposition de valeur pour une personne à se faire vacciner est son risque de Covid et les mauvais résultats du Covid sont toujours plus que le risque d'une issue grave du vaccin.” Cette réaction allergique n’est pas rare et connue des services hospitaliers. “Heureusement, nous savons comment traiter l'anaphylaxie et nous avons mis en place des dispositions pour nous assurer que sur les sites de vaccination, les personnes qui administrent le vaccin sont prêtes à traiter l'anaphylaxie”, a-t-elle ajouté.
Aucun décès recensé
Parmi les réactions graves, 19 des 21 cas (90%) sont survenus chez des femmes en moyenne 13 minutes après l’injection mais variant de deux à 150 minutes après celle-ci. Quatre patients (19%) ont été hospitalisés, dont trois en soins intensifs et 17 (81%) ont été traités dans un service d'urgence. Au moment de l’annonce par les autorités de santé, tous sauf un sont rentrés chez eux ou ont récupéré et aucun décès n’a été déploré. Les symptômes de l'anaphylaxie sont une éruption cutanée, une sensation de fermeture de la gorge, une langue enflée, de l'urticaire, des difficultés respiratoires, un enrouement, des lèvres enflées, des nausées et une toux sèche persistante.
Ces données n’ont pas modifié les préconisations liées aux vaccins. Les États-Unis ont jusqu'à présent autorisé deux vaccins à usage d'urgence, celui de Pfizer et de Moderna. Les deux sont basés sur une technologie de pointe d'ARNm et sont déconseillés aux personnes qui ont des antécédents connus de réactions allergiques aux ingrédients des vaccins. Les personnes qui ont une réaction sévère à la première dose sont également invitées à ne pas prendre une deuxième dose.
“Des enquêtes sont en cours pour déterminer quelle pourrait être la cause des allergies”, a déclaré Nancy Messonnier. Une hypothèse préliminaire pour les réactions est la présence du composé polyéthylène glycol (PEG), qui n'a jamais été utilisé auparavant dans un vaccin approuvé mais qui se trouve dans les produits de tous les jours, y compris les laxatifs, les shampooings et les dentifrices. Les vaccins Pfizer et Moderna utilisent des molécules PEG dans le cadre de l'enveloppe protectrice autour de leur ingrédient principal, l'ARNm, qui transmet les instructions génétiques aux cellules.