- Les propriétés anti-inflammatoires du gingembre limitent la progression de la maladie.
- La formation des caillots sanguins a diminué grâce au gingembre.
- Les chercheurs estiment que ce complément naturel peut aider les personnes à haut risque de développer une maladie.
Le gingembre est connu pour ses effets anti-inflammatoires et anti-oxydants, ce qui en fait un complément pour traiter les maladies inflammatoires. Une nouvelle recherche révèle que le gingembre neutralise certaines maladies auto-immunes chez la souris. Une neutralisation due au principal composé bioactif de sa racine, le 6-gingérol. Cette découverte a été présentée des chercheurs américains le 29 décembre dans la revue JCI Insight.
Empêcher la maladie de progresser
Les chercheurs de l’université du Michigan se sont penchés spécifiquement sur le lupus, une maladie qui attaque le système immunitaire du corps, et sa maladie souvent associée, le syndrome des antiphospholipides. Cette dernière provoque des caillots sanguins, résultats d’une inflammation généralisée.
Chez les souris atteintes du syndrome des antiphospholipides ou du lupus, le 6-gingérol a empêché la libération du piège extracellulaire des neutrophiles qui est déclenchée par les auto-anticorps que ces maladies produisent. “Les pièges extracellulaires neutrophiles, ou TNE, proviennent de globules blancs appelés neutrophiles, précise l'auteur principal Ramadan Ali. Ces structures collantes ressemblant à une toile d'araignée se forment lorsque des autoanticorps interagissent avec des récepteurs à la surface des neutrophiles.” Selon les chercheurs, ces toiles qui se forment jouent un rôle important dans la pathogenèse du lupus et du syndrome des antiphospholipides où elles déclenchent la formation d'auto-anticorps et contribuent à la coagulation et aux dommages des vaisseaux sanguins.
Plus d’études pour confirmer les résultats
Les chercheurs se sont demandés si les propriétés anti-inflammatoires du gingembre s'étendent aux neutrophiles, et plus précisément, si cette médecine naturelle peut empêcher les neutrophiles de fabriquer des TNE qui contribuent à la progression de la maladie. “Cette étude préclinique chez la souris offre un ‘oui’ surprenant et passionnant”, a répondu Ramadan Ali. Après avoir ingéré du 6-gingérol, les souris ont présenté des niveaux inférieurs de TNE. Leur tendance à former des caillots a également été considérablement réduite et le 6-gingérol semble inhiber les enzymes neutrophiles appelées phosphodiestérases, qui à leur tour réduisent l'activation des neutrophiles. La découverte la plus surprenante est que les souris, qu'elles soient atteintes du syndrome des antiphospholipides ou du lupus, ont des auto-anticorps réduits. Cela suggère que le cycle inflammatoire, où les auto-anticorps stimulent les TNE qui stimulent eux-mêmes plus d'autoanticorps, est cassé.
Bien que l'étude ait été réalisée sur des modèles de souris, les auteurs pensent que les données récoltées, montrant que le 6-gingérol a des propriétés anti-neutrophiles qui peuvent protéger contre la progression de la maladie auto-immune, encouragent le développement d'essais cliniques plus approfondis. “Comme pour pratiquement tous les traitements dans notre domaine, une taille unique ne convient pas à tous, poursuit Jason Knight, auteur de l'étude et rhumatologue. Mais, je me demande s'il existe un sous-groupe de patients auto-immunes atteints de neutrophiles hyperactifs qui pourraient bénéficier d'une augmentation de l'apport en 6-gingérol. Il sera important d'étudier les neutrophiles avant et après le traitement afin que nous puissions déterminer le sous-groupe le plus susceptible d'en voir un bénéfice.”
Le composé bioactif ne peut pas être le traitement principal pour une personne atteinte du syndrome des antiphospholipides actif ou du lupus, mais l'équipe souhaite voir si le complément naturel peut aider les personnes à haut risque de développer une maladie. “Ceux qui ont des auto-anticorps mais qui n'ont pas de maladie activée peuvent bénéficier de ce traitement si le 6-gingérol s'avère être un agent protecteur chez l'homme comme il le fait chez la souris, avance Ramadan Ali. Les patients atteints d'une maladie active prennent des anticoagulants, mais que se passerait-il s'il y avait aussi un supplément naturel qui les aidait à réduire la quantité de caillots qu'ils produisent ? Et si nous pouvions diminuer leurs autoanticorps ?”