Des journées mauvaises pour espérer en amener de meilleures. Voilà comment pourrait être qualifié le nouvel indice de qualité de l’air mis en place au 1er janvier 2021. Le réseau Atmo, chargé de surveiller quotidiennement la qualité de l’air en France, a changé les critères de son baromètre pour y intégrer de nouvelles données. Désormais, il prend également en compte les particules fines de moins de 2,5 micromètres, soit les plus dangereuses pour la santé.
Un indice beaucoup plus strict
Auparavant, le calcul de la qualité de l’air prévu par Atmo se basait sur quatre polluants présents dans l’air: le dioxyde de soufre, le dioxyde d’azote, l’ozone et les particules fines PM10, soit celles dont le diamètre est inférieur à 10 micromètres. Grâce à ce nouvel ajout, le réseau Atmo espère avoir une indication plus précise de l’air que nous respirons.
La conséquence directe de cet ajout va de pair avec la nouvelle grille de lecture. Ainsi, le nouveau baromètre ne comptera plus dix niveaux de qualité de l’air mais six. Cette compression de l’échelle amènera à revoir certaines situations, où la qualité de l’air était jugée comme bonne auparavant, mais qu’il faudra désormais améliorer. En abaissant artificiellement les indices, de nouvelles politiques pour améliorer la qualité de l’air devront être mises en place pour rester dans les clous.
Un polluant extrêmement dangereux pour la santé
Les particules fines PM2,5 sont les plus petits polluants atmosphériques que nous connaissons. Ils ont un effet extrêmement néfaste puisque leur taille minuscule leur permet de rentrer en profondeur dans l’organisme, et de se loger jusque dans notre système sanguin, dans notre cerveau et dans nos alvéoles pulmonaires. Ces particules sont le plus souvent engendrées par la circulation automobile, mais aussi par le chauffage, notamment celui réalisé avec du bois. L’exposition chronique à ces particules peut entraîner des maladies cardiovasculaires et respiratoires ainsi que des cancers.
Dans ses recommandations, l’Organisation mondiale pour la santé (OMS) indique de ne pas dépasser les 25 µg/m3 en ce qui concerne les particules fines PM2,5. Or, en France, il n’existe toujours pas de seuil réglementaire concernant les PM2,5. En conséquence, même avec une mauvaise qualité de l’air due aux particules fines PM2,5, il n’y aura pas de pics de pollution ou de restrictions de circulations mises en place par les préfectures. Selon les données de Santé publique France datée de 2019, l’exposition chronique aux particules fines PM2,5 serait responsable de 48 000 décès prématuré chaque année.