Les théories du complot ne se sont jamais aussi bien portées que lors de la pandémie à la Covid-19. Qu'il s'agisse de l'origine du virus, de sa propagation, de son traitement et maintenant du vaccin, croire à un complot permet de trouver des réponses aux questions que l'on se pose.
Nous avons tous besoin de donner un sens à ce que l'on vit
Si les périodes de crises sont propices à différentes théories complotistes, ce n'est pas par hasard. Depuis la nuit des temps, l'être humain a besoin de réponses et de donner un sens à ce qu'il vit.
Croire en quelque chose de réel ou de faux permet non seulement de s'identifier à un groupe et se donner une identité, mais aussi d'expliquer ce qui est incompris. Dans le cadre de la pandémie, les questions sont nombreuses et les réponses insuffisantes, laissant la place à différentes théories permettant de donner du sens et apaiser le stress de l’inconnu.
Si les théories du complot fleurissent c'est qu'elles sont moins coûteuses sur le plan cognitif qu'une recherche approfondie
Même les plus sceptiques ont des rituels et des superstitions. Si l'être humain développe de l’intuition dans la vie de tous les jours, c’est qu’elle lui permet d'économiser de l'énergie mentale pour arriver directement à une conclusion et donc une réponse. Cette forme de pensée nous pousse à valider une croyance sur la base de très peu d'informations pour combler un vide qui serait trop angoissant.
Sur le plan neurobiologique, c’est la dopamine (entre autres) qui nous conduit à interpréter de manière magique les coïncidences en leur attribuant des significations qui n'existent pas. Ajouté à cela le contexte sociologique et environnemental avec la répétition des informations sur les réseaux sociaux et dans les médias, notre cerveau devient vulnérable à ce type de théories qui se propagent très rapidement dans la population.
Pour apprendre à les reconnaitre, il est nécessaire d’adopter un esprit critique en fournissant l'effort nécessaire pour développer sa capacité d'analyse et de recherche, permettant de mettre en perspective les conclusions un peu trop hâtives.
En savoir plus : "Pourquoi croit-on ?" de Thierry Ripoll, aux éditions Sciences humaines