On ne le répètera jamais assez: le sport, c’est la vie. Des scientifiques de l’Alzheimer's Research Trust (Royaume-Uni) ont découvert que plus les gens pratiquent une activité physique en étant quadragénaires ou quinquagénaires, plus leur cerveau a de grandes chances d’être en bonne santé à un âge avancé. Les résultats de leur étude ont été publiés le 6 janvier 2021 dans la revue Neurology.
Des résultats à 25 ans d’intervalle
Pour cette étude, qui a duré 25 ans, les chercheurs ont fait appel à 1 604 volontaires dont l’âge moyen était de 54 ans. Le but était de voir s'il y avait un lien entre les niveaux d'activité et la santé cérébrale à un âge plus avancé. Dans un premier temps, ils ont dû indiquer la quantité d’activité physique qu’ils pratiquaient. Avec ces premières informations, les participants ont pu être classés comme ayant un niveau physique nul, faible, moyen ou élevé. De même, les chercheurs ont réalisé des scanners cérébraux par IRM chez les volontaires.
Vingt-cinq ans plus tard, ils ont réalisé le même protocole, en s’attardant cette fois sur les scanners cérébraux, à la recherche de signes de mauvaise santé cérébrale, notamment la présence de lésions cérébrovasculaires et de rétrécissement du cerveau. Avec ces résultats, les chercheurs ont pu établir un lien entre un niveau élevé d'activité physique à la quarantaine (plus de 150 minutes par semaine) et une meilleure santé cérébrale à un âge plus avancé. De même, ils ont constaté une diminution des lésions cérébrovasculaires à la fin de la vie.
“Cette recherche s'ajoute à un ensemble croissant de preuves suggérant que l'exercice physique est un moyen important de prendre soin de la santé de notre cerveau, souligne la docteure Sara Imarisio, responsable de la recherche à Alzheimer's Research Trust. Bien que les personnes participant à l'étude aient déclaré leur propre niveau d'exercice, ce qui pourrait le rendre moins précis, les niveaux élevés d'activité physique à la quarantaine ont été associés à moins de signes de lésions cérébrales. L'observation que ceux qui ont réalisé le plus d'exercice ont moins de dommages aux vaisseaux sanguins qui se propagent dans le cerveau suggère que le sport peut influencer la santé cérébrale, en grande partie par des effets sur l'approvisionnement en sang.”
Une activité bonne pour le corps dans son intégralité
Dans leur conclusion, les chercheurs soulignent que seul un tiers des personnes pense qu'il est possible de réduire le risque de développer une démence grâce à l’activité physique, et que 77% pense que le sport réduit le risque de maladies cardiovasculaires. Bien qu’il n’existe pas de moyen précis de prévenir la démence, il est important de rappeler que le cerveau ne fonctionne pas indépendamment du corps. Par conséquent, si l’activité physique peut maintenir le cœur en bonne santé, il est très probable que cela soit également valable pour le cerveau, qui est tributaire du bon apport en sang que lui envoie le cœur.
“Les meilleures données actuelles suggèrent qu'en plus de rester physiquement et mentalement actif, une alimentation saine et équilibrée, le fait de ne pas fumer, de ne boire que dans les limites recommandées et de contrôler le poids, le cholestérol et la pression artérielle sont autant de bons moyens de favoriser la santé du cerveau en vieillissant”, conclut Sara Imarisio.