Notre santé est liée aux migrations de nos ancêtres. Dans Oxford Economic Papers, des chercheurs montrent que les flux de population d’il y a 500 ans, de zones très ensoleillées à des endroits qui le sont moins, ont des conséquences sur notre capacité à synthétiser la vitamine D. Les scientifiques ont créé une modélisation informatique permettant d’estimer les différences d’exposition au UV entre une personne et ses ancêtres, installés dans une région plus ensoleillée.
L’exemple de la grande migration américaine
"Nos résultats montrent que les régions où les UV sont plus faibles, où se sont installées des personnes venant de pays avec des taux d’UV plus élevés, ont une espérance de vie moyenne plus faible, et cela n’aurait pas été le cas en l’absence d’une telle immigration", détaillent les chercheurs. D’après eux, l’intensification des flux migratoires du Sud vers le Nord pourrait avoir des conséquences sur l’espérance de vie au cours du 21e siècle. Ils s'appuient notamment sur l’exemple de la grande migration aux États-Unis au 20e siècle : des afro-américains ont quitté les territoires du Sud pour rejoindre le Nord du pays, pour échapper aux discriminations raciales. "La grande migration aux États-Unis a significativement affecté la santé des Afro-américains", indique Thomas Barnebeck Anderson, l’un des co-auteurs au Daily Mail. Quitter la Géorgie pour pour New-York représente une chute de 43% de l’exposition aux UV-R, issus de la lumière du soleil.
Quelles sont les conséquences d’une carence en vitamine D ?
En prenant en compte tous les facteurs pouvant avoir un impact sur la santé, les chercheurs ont constaté qu’une diminution de l’exposition aux UV-R, en comparaison aux ancêtres, était associée à une baisse de l’espérance de vie. Ce constat n’est pas surprenant dans la mesure où un manque de vitamine D augmente le risque de décès, et de maladies comme le diabète, le cancer ou l'hypertension.
Récemment, des chercheurs ont constaté que les personnes carencées sont sur-représentées parmi les patients atteints de formes graves de la Covid-19. Depuis octobre 2020, l’Académie nationale de médecine recommande de supplémenter les personnes carencées et souffrant de la Covid-19. Il ne s’agit pas de soigner ou de prévenir l’aggravation de la maladie, mais de compléter l’action des autres médicaments. Naturellement présente dans les poissons gras et l’huile de foie de morue, la vitamine D peut être consommée sous forme de compléments alimentaires. Pour Dr. Thomas Barnebeck Andersen, les résultats de cette recherche soulignent les "bénéficies potentiels en termes d'espérance de vie de la complémentation en vitamine D, en particulier pendant l'automne et l'hiver".