- Le masque censé protéger de la contamination ;peut avoir un effet inverse s'il est porté trop longtemps ou s'il est trop sale
- La réduction de la vitesse d'entrée de l'air dans le nez que provoque le masque facilite l'inhalation des aérosols potentiellement porteurs du virus
Le port du masque est l’un des outils de lutte contre le nouveau coronavirus. Il s’agit davantage d’éviter de contaminer ceux et celles qui nous entourent, que d’une manière de nous protéger nous-mêmes. Mais lorsque nous portons un masque trop longtemps ou défectueux, nous augmentons le risque de contracter le virus. Dans Physics of Fluids, des scientifiques en ont fait le constat grâce à la modélisation de l’inhalation d’air et du dépôt de gouttelettes sur le visage lorsqu’on porte un masque.
Mieux vaut ne rien porter plutôt qu’un masque usé
Les chercheurs rappellent que le fait de porter un masque modifie la manière dont nous inhalons de l’air : il pénètre dans le nez et la bouche via la surface du masque, à un rythme plus lent, en comparaison à lorsque nous respirons sans masque. Cette vitesse réduite favorise l’inhalation des aérosols, ce qui signifie que même si le masque élimine des particules, celles restantes peuvent plus facilement passer dans les voies respiratoires.
D’après les analyses des chercheurs, réalisées grâce à une modélisation, un masque neuf a une capacité de filtration de 65%, contre 25% lorsqu’il a déjà été utilisé. "Il est naturel de penser que porter un masque, qu’il soit neuf ou ancien, est toujours mieux que de ne rien porter, explique l’auteur principal de l’étude Jinxiang Xi. Nos résultats montrent que cette croyance est seulement vraie pour les particules d’une taille supérieure à 5 micromètres, mais pas pour celles qui mesurent moins de 2,5 micromètres." Il affirme même que porter un masque dont la capacité de filtration est inférieure à 30% est pire que de ne rien porter du tout.
Le masque n’est pas suffisant pour se protéger soi et les autres
Pour que le port du masque soit efficace, l’OMS fournit quelques conseils pratiques : se laver les mains avant de le mettre, de l’enlever ainsi qu’après, mais aussi de bien couvrir le nez, la bouche et le menton, de placer son masque en tissu dans un sac en plastique propre, de le laver tous les jours ou de le jeter après usage s'il s'agit d'un masque chirurgical. Il ne faut pas porter de masque sale ou humide et ne surtout pas le prêter. Dans tous les cas, l’Organisation mondiale de la santé rappelle qu’un "masque n’offre pas une protection suffisante contre la COVID-19 à lui seul". Il ne nous dispense pas de respecter les gestes barrières et la distanciation sociale.