- Les cas de grippe, de gastro et de bronchiolite sont rares cet hiver en France.
- Les gestes barrières, l'utilisation des gels hydro-alcooliques et la limitation des déplacements expliquent cette tendance infectieuse inédite.
Le SRAS-CoV-2 est responsable de 1,3 million de décès à ce jour, la France étant l’un des pays les plus touchés par la pandémie (65 000 morts). Néanmoins, la Covid-19 a fait drastiquement baisser le nombre de cas de grippe, de gastroentérite et de bronchiolite sur notre territoire. Seul le rhume échappe à cette tendance, selon de nouvelles analyses dévoilées lors de la conférence de presse du 25e Congrès de Pneumologie de Langue Française.
La grippe
En France comme ailleurs, la saison grippale 2019-2020 a été impactée par la pandémie de COVID-19. L’épidémie de grippe 2019-2020, contrairement aux deux dernières saisons, s’est traduite par un impact modéré à la fois en médecine de ville et en milieu hospitalier (passages aux urgences, hospitalisations et admissions en réanimation), et faible en termes de mortalité par rapport aux épidémies de 2017-2018 et de 2018-2019.
"L'absence de grippe a été attribuée aux mesures barrières, mais ce n’est probablement pas la seule raison : la diminution des voyages internationaux a certainement aussi joué un rôle", expliquent les experts. "En effet, certains pays d'Amérique du Sud où les mesures pour le contrôle de la COVID-19 était insuffisantes ont aussi vu leurs taux de grippe fortement baisser", argumentent-ils.
La gastroentérite
En France, la Covid-19 est associée à une diminution du nombre de consultations en ville et de passages aux urgences pour gastroentérite (à distinguer de la diarrhée due aux infections à SARS-CoV- 2). "Les mesures barrières et surtout l’utilisation de solutés hydro alcooliques sont très efficaces sur la diffusion des virus de la gastroentérite aigue", se félicitent les médecins.
La bronchiolite
En France, l’épidémie qui débute habituellement en octobre n’a pas eu lieu, malgré l’ouverture des crèches et des écoles, la reprise partielle du travail et la réouverture des commerces. Ainsi, par rapport aux années 2018 et 2019, "nous avons pu constater cet hiver en île-de-France une quasi-absence d’augmentation des consultations, des passages aux urgences, des hospitalisations et du recours aux soins des kinésithérapeutes", notent les professionnels de santé. "Ces données identiques à ce qui a été observé sur le plan national interrogent sur le rôle des adultes, essentiellement concernés par les mesures barrières, sur la transmission des infections de l’enfant", poursuivent-ils.
En effet, même si les restrictions des mouvements de population ont certainement limité la diffusion du virus, "l’absence de mesures barrières entre enfants aurait dû entretenir le transfert des virus entre les petits", notent les experts, perplexes.
L’exception du rhume
Il existe des centaines de virus qui provoquent des symptômes respiratoires similaires à ceux d'un simple rhume, du para influenza au métapneumovirus. Et la plupart de ces virus semblent également avoir été tenus à distance pendant l'hiver dans l'hémisphère sud et nord par la COVID-19.
"Une exception importante et surprenante est le rhinovirus. Les rhinovirus sont la cause principale du rhume banal, en particulier chez les enfants, et il existe plus d'une centaine de souches", constatent les professionnels de santé. Dans une étude réalisée à Southampton, au Royaume-Uni, le taux de détection des rhinovirus chez les adultes hospitalisés est resté plus faible pendant l'été 2020 que pendant l'été 2019, mais a augmenté comme d'habitude à la réouverture des écoles en septembre.