- Cette étude contredit les recherches précédentes dans lesquelles les médiums avaient obtenu des scores supérieurs aux niveaux de hasard.
- Chaque participant devait deviner, à partir d'une photo, la cause d'un décès après avoir eu trois choix
Certains ont-ils un don leur permettant de communiquer avec l’au-delà et avec les morts ? Aucune étude ne permet de répondre avec certitude mais une nouvelle recherche, réalisée par des scientifiques américains, a évalué si les médiums sont capables de prédire les causes de la mort d’une personne mieux que des personnes lambdas. Les résultats, présentés en décembre dans la revue Brain and Cognition, ont révélé que ces derniers ont mieux performé que les médiums !
Confronter les professionnels à des volontaires
L'équipe de recherche à l'origine de cette étude, dirigée par le chercheur sur le cerveau Arnaud Delorme, a déjà analysé l'activité cérébrale, la conductance cutanée, la respiration, la fréquence cardiaque et le flux sanguin périphérique de médiums autoproclamés. Au cours d'une étude de 2013, quatre médiums ont produit des résultats supérieurs au hasard. “Un médium a montré une diminution des ondes thêta médianes frontales de l'EEG lors de réponses précises, suggérant une diminution possible des fonctions exécutives associées à des réponses réussies, se souvient Arnaud Delorme. Une limitation de cette expérience était sa faible puissance statistique en raison du nombre relativement petit de participants et du nombre d'essais.” Une étude de suivi a été menée en 2018 dans laquelle les chercheurs ont voulu savoir si les médiums peuvent identifier si une personne est vivante ou morte sur la base de photographies. Après avoir examiné plus de 404 photographies, cinq médiums sur une douzaine ont mieux performé que le hasard.
Dans cette nouvelle étude, les chercheurs ont souhaité confronter les médiums à un groupe témoin. Pour cela, douze médiums professionnels et douze volontaires ont été recrutés. Les chercheurs leur ont présenté 180 photographies de personnes décédées et l’objectif pour les participants a été de déterminer les raisons de leur décès après avoir eu trois choix. Chaque image a été recadrée de manière à ce qu’il ne soit pas facile de reconnaître la cause du décès. Tout en donnant des réponses, chaque volontaire a été scanné pour vérifier des changements dans le flux sanguin neuronal et la fréquence cardiaque.
Un résultat quasiment similaire à celui du hasard
Les résultats ont surpris l'équipe de chercheurs. “Dans l'ensemble, les participants ont pu détecter la cause du décès des personnes décédées à des niveaux statistiquement robustes, au-dessus du hasard, ont-ils observé. Contrairement à nos attentes selon lesquelles les médiums fonctionneraient mieux que les témoins, les témoins ont obtenu des résultats nettement meilleurs que les médiums.” Bien qu'il y ait eu différentes réponses neuronales entre les témoins et les médiums autoproclamés, elles n’ont pas correspondu à des réponses correctes.
Dans le détail, les volontaires ont eu un score en moyenne 4% plus élevé que le hasard alors que le niveau de précision des médiums n’a été que de 0,2%. “Certains médiums ont commenté qu'il leur était difficile de différencier le type de décès, car ils ont déclaré ressentir la douleur de la personne décédée mais pas la cause de cette douleur”, ont rapporté les chercheurs.