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Dry January

Binge drinking: à long terme, c’est la mémoire qui trinque !

L’alcoolisation massive et rapide, très courante chez les jeunes, a des répercussions sur les capacités de mémorisation du cerveau. 

Binge drinking: à long terme, c’est la mémoire qui trinque ! iStockphoto.com/Ivan-balvan




L'ESSENTIEL
  • 46% des 18-25 ans ont connu au moins un épisode d'ivresse dans l'année
  • Les adeptes du binge-drinking sont susceptibles de rencontrer des problèmes de mémoire

L’alcool et la mémoire ne font pas bon ménage. Lorsque la consommation est modérée, il ne pose pas de problème, mais lorsqu’elle est excessive et rapide, de gros problèmes se font ressentir dans le corps, notamment au niveau du cerveau. Des chercheurs de l’université de Reims Champagne-Ardenne ont démontré que le binge drinking, qui consiste à boire une grande quantité d’alcool en un minimum de temps, avait des conséquences sur la mémoire et court et long terme. Les résultats ont été publiés dans l’édition du mois de décembre 2020 du mensuel Behaviors Reports.

Une alcoolisation massive et rapide

Le binge drinking consiste à boire de grandes quantités d’alcool (l’équivalent de 70g d’éthanol pur) en très peu de temps (moins de deux heures). Pour cette expérience, les chercheurs ont soumis 46 étudiants âgés de 18 à 25 ans à un test. Ils ont été placés en deux groupes en fonction de leur manière de consommer de l’alcool. Le premier groupe réunissait des buveurs occasionnels, qui se sont adonnés à un ou plusieurs épisodes de binge drinking au cours des six derniers mois. Le second, étiqueté comme des buveurs sociaux, était composé de personnes qui n’ont eu au maximum qu’un seul épisode d’alcoolisme massif au cours des six derniers mois. 

Les étudiants ont tous été soumis à un test pour mesurer leur mémoire verbale en apprenant par cœur une liste de 24 mots de catégories sémantiques différentes avant de les réciter. Pour ne pas nuire à l’expérience, les volontaires devaient ne pas avoir consommé de drogues ou d’alcool dans les 24h qui précédaient le test. Avec trois passages, ils pouvaient obtenir au maximum 72 bonnes réponses. 

Au final, les personnes qui sont “habituées” à pratiquer le binge drinking ont eu plus de mal à se souvenir des mots de la liste que les autres participants. Cela démontre que l’alcool affecte la mémoire, les souvenirs et les capacités de mémorisation. Dans leur conclusion, les chercheurs soulignent que “le comportement de consommation excessive d'alcool affecte les processus de stockage et de rappel de la mémoire verbale épisodique. L'échec scolaire décrit chez les buveurs occasionnels pourrait être en partie lié à cet effet néfaste.

Des conséquences sur les capacités de la mémoire

Dans un entretien au Figaro, le neuropsychologue et auteur de l’étude Fabien Gierski va plus loin dans son analyse. “On sait que les adeptes de l’ivresse rapide ont des performances académiques moins bonnes. On peut supposer que c’est parce qu’ils travaillent moins, mais avec cette expérience, nous montrons aussi que leur mémoire fonctionne moins bien.”

La consommation massive d’alcool est un phénomène assez récurrent chez les adolescents et les jeunes adultes. Dans une enquête menée en 2015 par l’institut national de prévention et d’éducation pour la santé (Inpes), la part des 18-25 ans qui avaient connu au moins une ivresse au cours de l’année était passée de 33% à 46% en l’espace de dix ans. Ce phénomène, qui touche aussi bien les hommes que les femmes, n’invite pas les consommateurs à prendre conscience des risques pour la santé d’une telle pratique. 

A l’occasion du Janvier sobre (Dry January), il est important de rappeler que l’abstinence peut être un moyen salutaire de remettre en question son rapport avec l’alcool. Le principe de ce mois est de ne pas boire la moindre goutte d’alcool, une décision qui permet également de contrebalancer les excès durant les fêtes. L’alcool n’est d’ailleurs pas une drogue à prendre à la légère puisque selon les chiffres de Santé publique France, 23,6% des personnes entre 18 et 75 ans dépassaient les repères de consommation d’alcool (pas plus de deux verres par jour et pas tous les jours) en 2017. Chaque année, l’alcool est responsable de 41 000 décès, dont 30 000 chez les hommes et 11 000 chez les femmes. 

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