Grossesse et piscine ne semblent pas faire bon ménage. C'est la conclusion étonnante d'une étude britannique publiée récemment dans le British Journal of Dermatology. Des chercheurs du St John's Institute of Dermatology et de l'Université de Manchester suggèrent en effet que les femmes enceintes pratiquant la natation feraient courir des risques de santé plus importants à leurs futurs bébés.
C'est en réalité le chlore et d'autres substances chimiques utilisés pour l'entretien et le nettoyage des piscines qui affecteraient le système immunitaire de l'enfant in utéro. Ces produits, d'après ces scientifiques, se révèlent être des élements favorisant la survenue d'allergies chez l'enfant. L' équipe a notamment découvert que ces produits chimiques largement utlisés auraient multiplié par cinq les risques d'allergies pour l'enfant en cinquante ans.
Pour le dermatologue John McFadden, l’un des auteurs de l’étude, « lorsque le foetus est mis en contact avec ce type de produits, son système immunitaire se modifie. Ce changement le rend plus sensible à l'asthme, à l'eczéma ou au rhume des foins. » Une théorie bien connue des chercheurs qui l'appellent « hypothèse hygiéniste. »
Notre mode de vie contemporain tend, il est vrai, à éviter au maximum le contact avec les bactéries. Ces nouvelles habitudes donnent naissance à des enfants au système immunitaire peu habitué à entrer en contact avec différents germes. Résultat, l'organisme des enfants d'aujourd'hui a davantage tendance à réagir dès qu'il entre en contact avec un produit irritant, ce qui le rend au final plus susceptible de développer une allergie.
Seul petit hic dans cette histoire, la natation était jusqu’ici recommandée par le National Health Service, la sécurité sociale britannique. L’eau aide en effet les femmes à se dépenser physiquement tout en leur permettant de soutenir aisément le poids supplémentaire que représente le bébé. Mais John McFadden tient tout de même à rassurer les femmes enceintes inquiètes en indiquant qu'il préfère attendre « la sortie d’une étude plus poussée sur la question, avant de leur déconseiller formellement de se rendre à la piscine. »