Aussi appelé cancer hormono-dépendant, le cancer du sein à récepteurs d’œstrogènes positifs représente environ 15 à 20 % des cas, avec une incidence plus élevée chez les jeunes femmes. Plus invasif, ce cancer est aussi marqué par un risque de rechute plus élevé et une mortalité plus grande.
Par ailleurs, la réponse à certaines chimiothérapies est moins bonne et ces cancers sont plus résistants aux thérapies endocriniennes anti-oestrogènes. Une nouvelle étude, menée par des chercheurs de l'Université d'Adélaïde et de l'Institut Garvan (Australie), et publiée dans Nature Medicine, réaffirme toutefois le rôle positif que peuvent jouer certaines thérapies hormonales, et en particulier la thérapie androgénique du cancer du sein. D’après ses auteurs, un traitement stimulant les récepteurs d'androgènes peuvent être plus efficaces que les traitements standard existants comme le tamoxifène et le Palbociclib, voire être combinés à ces derniers pour renforcer l’inhibition de croissance.
Une puissante activité anti-tumorale
Dans le cadre de l’étude, l’équipe de recherche a utilisé des modèles de lignées cellulaires et de patients pour démontrer que l'activation des récepteurs d'androgènes par des androgènes naturels ou un nouveau médicament androgénique avait une puissante activité anti-tumorale dans tous les cancers du sein à récepteurs d'androgènes positifs, même ceux qui résistent aux traitements standard actuels. En revanche, les inhibiteurs des récepteurs androgéniques n'ont eu aucun effet.
Selon la Pr Theresa Hickey, cheffe du groupe sur le cancer du sein et directrice des travaux, ces recherches ont "des implications immédiates pour les femmes atteintes d'un cancer du sein métastatique à récepteurs d'œstrogènes positifs, y compris celles qui résistent aux formes actuelles de thérapie endocrinienne".
Pas d’effet secondaire indésirable
Les chercheurs ont aussi constaté que les agents sélectifs d'activation des récepteurs androgéniques utilisés ne présentent non seulement pas d’effets secondaires indésirables, mais peuvent également préserver la santé osseuse, musculaire et mentale des femmes.
"Les nouvelles connaissances issues de cette étude devraient permettre de dissiper la confusion généralisée quant au rôle du récepteur d'androgène dans le cancer du sein induit par le récepteur d'œstrogène. Étant donné l'efficacité de cette stratégie de traitement à plusieurs stades de la maladie dans notre étude, nous espérons traduire ces résultats en essais cliniques en tant que nouvelle classe de thérapie endocrinienne pour le cancer du sein", conclut Elgene Lim, oncologue du sein et directeur du laboratoire de recherche sur le cancer du sein Connie Johnson à l'Institut Garvan, qui a participé à l’étude.
Ce traitement par androgènes naturels active les récepteurs d'androgènes et a une activité anti-tumorale plus importante que les traitements standards existants.