- Les groupes sanguins A, B et AB, associés à un statut de sécréteur, sont potentiellement protecteurs contre les MICI.
- Les chercheurs ont découvert un gène qui lie la composition du microbiote et le groupe sanguin.
Le microbiote intestinal continue d’intéresser les chercheurs qui lui découvrent de plus en plus d’importance sur l’état de santé de notre organisme. Des scientifiques allemands ont récemment découvert que le microbiote est lié aux groupes sanguins et que ceux-ci ont une influence sur les maladies inflammatoires chroniques de l’intestin (MICI): les groupes sanguins ABO permettraient d’être mieux protégé. Les résultats de cette étude ont été présentés le 18 janvier dans la revue Nature Genetics.
La bactérie clé identifiée
Les groupes sanguins A, B, AP et O dépendant de la présence de certains sucres sur nos globules rouges. Pour la plupart des personnes, environ 80%, ces sucres sont aussi présents dans nos sécrétions tels que la salive, l'urine, ou encore les sécrétions intestinales. Certaines bactéries de nos intestins utilisent ces sucres comme source d’énergie. Les chercheurs ont découvert un gène qui lie la composition du microbiote et le groupe sanguin. “Nos résultats suggèrent que la présence de certaines bactéries intestinales est liée à la génétique et peuvent potentiellement aussi influencer les traits de l'hôte, y compris les MICI”, poursuit Malte Rühlemann, auteur principal de cette étude, à Sciences et Avenir.
Les chercheurs ont identifié les Bacteroides, des bactéries présentes dans le microbiote, comme étant associées aux sucres des groupes A et B conférant une protection contre les MICI. “Nous avons trouvé cela particulièrement intéressant, car ce gène n'influence pas seulement les groupes sanguins, mais aussi les sécrétions corporelles, par exemple dans la muqueuse intestinale, décrit Malte Rühlemann. On pourrait en conclure que les groupes sanguins A, B et AB, associés à un statut de sécréteur, sont potentiellement protecteurs contre les MICI, éventuellement en interaction avec cette bactérie.”
Des résultats à confirmer
Pour l’étude, les chercheurs ont analysé le génome et les selles de presque de 9 000 volontaires. Ils ont trouvé 38 séquences génétiques associées à la composition du microbiote et aux Bacteroides en particulier qui code pour le groupe sanguin. Cette découverte pourrait permet de trouver de nouveaux traitements pour les MICI. “Bien que je ne sois pas sûr que le microbiote soit la seule cible qui aidera à guérir ces troubles inflammatoires chroniques, je suis très sûr que le fait de cibler le microbiote fait définitivement partie d'un traitement multi-angle pour les MICI”, se réjouit le chercheur.
Cette étude doit être confirmée puisqu’elle n’est qu’une étude d’observation et non de causalité. “Nos résultats suggèrent clairement que les groupes sanguins et le microbiote sont liés, et le microbiote a déjà été suggéré comme déclencheur de MICI, appuie Malte Rühlemann. Je suis convaincu que c'est un facteur important et nous prévoyons déjà d'autres expériences plus ciblées pour y donner suite.”