- L'apport en sucre ne devrait pas dépasser 10% de la ration énergétique totale chez l’adulte et l’enfant.
- Il existe un sur-risque d'apparition de cancers du sein à cause du sucre.
Quand on commence à manger sucré, difficile de s’arrêter. Des chercheurs ont récemment découvert que le sucre déclenche une voie neurologique dans l’intestin et qui termine par activer le système de récompense dans le cerveau, un schéma qui expliquerait pourquoi on en veut toujours plus. Des travaux menés au sein de la cohorte NutriNet-Santé confirment, dans un communiqué publié le 15 janvier par la Fondation ARC pour la recherche sur le cancer, pourtant que manger trop de sucre est mauvais pour la santé et en limiter l’apport permet limiter les risques d’apparition de cancers, notamment du sein.
Le sucre, pas plus de 10% de la ration énergétique totale
Le sucre est présent partout dans notre quotidien et son apport ne devrait pas dépasser 10% de la ration énergétique totale chez l’adulte et l’enfant, selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS). “Qu’il soit ajouté ou naturellement présent dans les aliments que nous mangeons, son rôle est avéré dans l’obésité, le diabète de type 2 et les maladies cardiovasculaires lorsqu’il est consommé en excès”, liste la Fondation ARC. Concernant le cancer, le lien établi avec le sucre n’est pas clair. “Les hypothèses qui permettraient d’expliquer son mécanisme d’action sont multiples et indirectes : il pourrait notamment agir en favorisant l’obésité ou en provoquant des mécanismes inflammatoires chroniques et une résistance à l’insuline”, ajoute la Fondation.
Étant donné l’absence de lien direct entre la consommation de sucre et l’apparition de cancer, la Fondation ARC regrette que “les autorités scientifiques et sanitaires ne le considèrent pas encore comme un facteur de risque de cancer en tant que tel.” Pour y remédier, des chercheurs en épidémiologie nutritionnelle ont étudié ce lien à travers la cohorte de l'étude Nutrinet-Santé qui regroupe plus de 100 000 personnes dans le cadre d’un suivi qui s’étale sur plusieurs années. Les chercheurs se sont essentiellement penchés sur le rapport entre la consommation de sucre et les cancers du sein et de la prostate, “les plus fréquents chez la femme et l’homme”, précise la Fondation.
Repenser les mesures de prévention sanitaire
Un suivi d’environ 6 ans et la survenue de plus de 2 500 cas de cancers ont permis aux chercheurs d’affirmer qu’il existe une association claire entre la consommation globale de sucre et un sur-risque de cancer. “Une observation qui serait principalement dû aux cancers du sein, les autres localisations n’étant apparemment que peu ou pas affectées par la consommation de sucres”, ajoutent les chercheurs. Plus précisément, le risque est lié aux sucres ajoutés, aux sucres libres, au sucrose, aux sucres des boissons ou des produits laitiers.
Par ailleurs, le risque de cancer du sein apparaît légèrement supérieur pour les femmes pré-ménopausées. “La consommation de sucre doit désormais être considérée comme un facteur de risque évitable de cancer, une donnée que les autorités pourront intégrer dans une réflexion politique sur la taxation du sucre et d’autres mesures de prévention sanitaire”, ont conclu les chercheurs.