- Quand deux personnes sont d’accord, leurs cerveaux présentent une synchronisation d’activités.
- Pendant un conflit, l'activité augmente dans les lobes frontaux du cerveau qui abritent des fonctions exécutives d'ordre supérieur.
Quand deux personnes se disputent, les cerveaux se mettent en turbine et de nombreuses régions s’activent. C’est ce qu’ont découvert des chercheurs de l’université de Yale dans une étude présentée le 13 janvier dans la revue Frontiers of Human Neuroscience. À l’inverse, quand deux personnes sont d’accord, leurs cerveaux présentent une synchronisation d’activités centrées sur les zones sensorielles.
Le cerveau bien plus mobilisé pendant une dispute
Le désaccord prend beaucoup de place dans le cerveau. En scrutant le cerveau de deux personnes pendant une discussion, les chercheurs ont découvert ce qu’il s’y passe en fonction de la teneur de celle-ci. “Notre cerveau tout entier est un réseau de traitement social, détaille l'auteure principale Joy Hirsch. Cependant, il faut juste beaucoup plus de cerveau pour être en désaccord que pour être d'accord.”
Les chercheurs ont recruté 38 adultes à qui ils ont demandé de débattre sur une série de sujets tels que le mariage homosexuel ou la légalisation du cannabis. Après avoir fait correspondre les paires en fonction de leurs réponses, les chercheurs ont utilisé une technologie d'imagerie appelée spectroscopie fonctionnelle dans le proche infrarouge pour enregistrer leur activité cérébrale pendant les discussions en face à face.
Les personnes d’accord fonctionnent comme un duo musical
Lorsque les gens sont d’accord, l'activité cérébrale est harmonieuse et a tendance à se concentrer sur les zones sensorielles du cerveau telles que le système visuel, vraisemblablement en réponse aux signaux sociaux de leur partenaire. Pendant un conflit, ces zones sont moins actives et l'activité augmente dans les lobes frontaux du cerveau, qui abritent des fonctions exécutives d'ordre supérieur. “Il y a une synchronicité entre les cerveaux lorsque nous sommes d'accord, a constaté Joy Hirsch. Mais quand nous ne sommes pas d'accord, le couplage neuronal se déconnecte.”
Comprendre comment notre cerveau fonctionne en étant en désaccord ou en accord est particulièrement important, notamment dans le climat actuel où la polarisation politique ne cesse de s’accentuer. “Dans la discorde, deux cerveaux engagent de nombreuses ressources émotionnelles et cognitives comme un orchestre symphonique jouant une musique différente, image la chercheuse. En accord, il y a moins d'engagement cognitif et plus d'interaction sociale entre les cerveaux des locuteurs, semblable à un duo musical.”