- Les facultés cognitives développées pour l'apprentissage précoce de plusieurs langues durent tout la vie
- Les capacités d'adaptation et de gestion des problèmes complexes sont supérieures pour les enfants élevés dans des foyers bilingues
Parue dans Scientific Reports, la recherche a impliqué la participation de 127 adultes bilingues. Certains étaient ce qu'on appelle des "bilingues précoces" - c'est-à-dire des personnes qui ont appris une deuxième langue au cous de leur enfance- tandis que les autres ont appris à parler une deuxième langue plus tard dans leur vie.
Réalisée par des chercheurs de l'université Anglia Ruskin (Angleterre), l'étude s'est déroulée en deux expériences distinctes : la première consistait à regarder deux images sur un écran, dont une qui changeait progressivement et une autre qui restait statique. Les bilingues précoces ont été plus rapides que les autres participants à identifier les changements progressifs sur les images.
La seconde expérience a quant à elle démontré une plus grande capacité de concentration chez les bilingues précoces, notamment une facilité à détourner leur attention d'une image pour se focaliser sur une autre.
Des facultés utiles pour décrypter le langage corporel
Dans l'ensemble, les bilingues précoces ont fait preuve d'une plus grande acuité visuelle et d'une plus grande rapidité que les adultes qui ont participé à l'étude. Des facultés cognitives acquises et liées à l'apprentissage de plusieurs langues dans l'enfance qui se poursuivent donc à l'âge adulte, concluent les auteurs de l'étude.
"Cette adaptation peut les aider à tirer profit de multiples sources d'informations visuelles, comme les mouvements de la bouche, les expressions du visage et les gestes subtils, ce qui les aide en fin de compte à apprendre plusieurs langues", explique le Dr D'Souza, maître de conférences en psychologie à l'Université Anglia Ruskin et auteur principal de l'étude.
Cette recherche n'est pas la première à s'intéresser aux bénéfices pour le cerveau de l'apprentissage précoce de plusieurs langues. Selon une étude américaine parue en 2016 dans le journal Developmental Science, les enfants bilingues présenteraient des fonctions exécutives plus développées que les enfants monolingues. Ces zones du cerveau comprennent entre autres la capacité à s’adapter à de nouvelle situations, à gérer plusieurs choses à la fois ou encore à résoudre des problèmes complexes.