- Cette innovation évite le recours au don de cornée humaine et les risques de rejet
- Le patient a réussi un test de lecture aussitôt ses pansements retirés
Un Israélien de 78 ans a reçu un nouveau type de cornée synthétique, fabriqué par la société CorNeat. Avant l’opération du 3 janvier 2021, il avait reçu 4 greffes de cornée humaine, qui avaient toutes échoué. Contrairement aux autres modèles, cette nouvelle cornée synthétique peut être implantée sans qu'il y ait besoin de tissu d’un donneur. L’opération est également simplifiée, en comparaison à une greffe de cornée humaine, elle nécessite moins de points de suture et la cornée s’intègre plus facilement aux tissus de l’œil car elle stimule la prolifération cellulaire. D’après CorNeat, le temps de guérison serait aussi plus rapide. La cornée synthétique imite la microstructure de la matrice extra cellulaire, cet assemblage de molécules lie les cellules et forme les tissus. D’après les chercheurs, elle ne provoque pas de réaction du système immunitaire.
Retrouver la vue rapidement
Dès le lendemain de l’opération, le patient a pu retrouver la vue : lorsque les médecins lui ont retiré son pansement pour effectuer un test, il a pu reconnaître ses proches et a réussi un test de lecture de chiffres. "Ce moment où nous avons retiré le bandage était fort émotionnellement, raconte Irit Bahar, qui a participé à cette opération. Des moments comme celui-là sont un accomplissement de notre engagement en tant que médecin. Nous sommes fiers d’être en première ligne de ce projet excitant et plein de sens, qui va avoir un impact sur la vie de millions de gens." Au total, dix patients participent à l’essai médical mené par cette start-up. Pour la première étude, les chercheurs ont recruté des patients ayant déjà reçu une ou plusieurs transplantations de la cornée ayant échoué. Le nouvel implant était leur dernière chance pour retrouver la vue.
D’autres essais prévus
"Compte tenu des bons résultats de cet outil, (…) nous prévoyons de lancer une seconde étude plus tard avec des indications plus larges, pour l’utiliser comme un traitement de première intention", explique Almog Aley-Raz, co-fondateur de CorNeat. Le dispositif pourrait permettre d’éviter le recours au don de cornée humaine. Des essais sont prévus dans d’autres pays du monde, si l'entreprise obtient les autorisations nécessaires : au Canada, en France, aux États-Unis et aux Pays-Bas.