Les professionnels de santé hésitent parfois à poser le diagnostic du trouble de la personnalité borderline chez des adolescents. Dans Journal of Abnormal Child Psychology, la psychologue Carla Sharp explique leurs craintes: d'après elle, ils pensent que c’est une "peine de mort" pour ces personnes, à cause de l’absence de traitement dédié. D’après cette spécialiste, il est pourtant important de poser le diagnostic suffisamment tôt.
Qu’est-ce que le trouble de la personnalité borderline ?
Le trouble de la personnalité borderline est caractérisé par des variations de l’humeur, de l’image de soi et du comportement. Concrètement, il peut se manifester par des crises émotionnelles intenses, qui durent de plusieurs heures à plusieurs jours, marquées par l’angoisse ou l’irritabilité. Les personnes concernées peuvent être impulsives et avoir du mal à maîtriser leur colère. Les idées noires voire les comportements suicidaires sont également fréquents, et il s’agit du principal risque pour les patients. D’après Carla Sharp, 10% des personnes atteintes d’un trouble de la personnalité borderline se suicident.
La psychothérapie : une prise en charge essentielle
Il n’existe pas de traitement médicamenteux propre au trouble borderline, en revanche, certains peuvent diminuer les symptômes : antidépresseurs, anxiolytiques ou encore neuroleptiques. La psychothérapie est l’une des bases de la prise en charge de ce trouble. "La majorité des personnes vont mieux et ont une amélioration des symptômes avec un suivi psychiatrique ou psychologique bien conduit", indique un document du CHU de Toulouse dédié à cette pathologie.
Traiter pour prévenir les comportements dangereux
"Comme les adultes, les adolescents atteints d’un trouble de la personnalité borderline ne semblent pas si résistants aux traitements, contrairement à ce que l’on croyait jusqu’alors", souligne la scientifique de l’université d’Houston. D’après elle, une prise en charge précoce est primordiale chez les adolescents. "Le trouble de la personnalité borderline est l’une des principales causes des comportements suicidaires et de l’automutilation chez les jeunes." Dans son étude, réalisée auprès de 500 adolescents, elle constate que le traitement permet de diminuer les symptômes. "Cela envoie un message aux professionnels de santé : ‘ne faites pas l’autruche!’, si la pathologie est présente, diagnostiquer la, et soigner la avec vos meilleurs traitements", insiste Carla Sharp.