10 à 15% des femmes seraient concernées par la dépression post-partum. Elle est définie par la persistance de symptômes dépressifs pendant plus de deux semaines après l’accouchement. Elle peut survenir juste après celui-ci ou un peu plus tard. Cette pathologie ne touche pas que les mères : au moins 8% des jeunes pères en souffriraient. Des chercheurs de l’université suédoise de Lund constatent même qu’un père sur cinq a plusieurs symptômes de la dépression post-partum : peur de ne pas être à la hauteur, perte d’intérêt pour les choses que l’on aime, épuisement, culpabilité, etc.
Un manque de confiance en soi
"Les hommes concernés ont souvent une mauvaise image d’eux-mêmes", précisent les autrices de l’étude. Ils ont peur de ne pas être à la hauteur dans leur relation amoureuse, et pour les scientifiques, cela pourrait être lié à des expériences vécues pendant leur propre enfance. Ce manque de confiance dans le couple pourrait expliquer les difficultés parentales. "L’absence de confiance en soi dans une relation amoureuse semble générer du stress parental, qui peut provoquer des symptômes dépressifs", analyse Elia Psouni, co-autrice de cette recherche scientifique. Avec son équipe, elle constate que les pères ayant des problèmes dans leur relation de couple sont particulièrement touchés par ces symptômes.
En 2017, des chercheurs californiens ont émis une autre hypothèse : d’après eux, les hommes peuvent aussi être touchés par des dérèglements hormonaux après la grossesse. Menée auprès de 149 couples, leur étude a montré que le taux de testostérone des pères pouvait chuter après l’accouchement, et ce phénomène était associé à des symptômes dépressifs.
Une absence de soins spécifiques
Les scientifiques suédoises remarquent également que parmi les pères concernés, ils sont peu nombreux à être suivi par un professionnel de santé. "L’étude montre que les parents s’influencent mutuellement et révèle l’importance d’un suivi sur la manière dont ils gèrent les choses (…) sur le long terme", souligne la chercheuse. Le médecin généraliste peut accompagner les pères dans ces difficultés. La consultation d’un psychologue ou d’un psychiatre peut parfois être nécessaire.