Des milliers de femmes, parfois très jeunes, meurent régulièrement en France du cancer du sein dit "triple négatif, faute de pouvoir accéder aux traitements novateurs qui, pourtant, existent ailleurs dans le monde". C’est ce que dénonce le nouveau collectif #MobilisationTriplettes de patientes atteintes de cancer du sein triple négatif.
Le cancer du sein est le cancer le plus fréquent en France : environ 1 femme sur 8 sera touchée au cours de sa vie. Malgré des taux de guérison très élevés, certains type de cancers du sein restent toujours difficiles à traiter : c’est le cas des cancers dits "triple négatifs", qui frappent 13 000 femmes par an.
Un nouveau traitement disponible aux Etats-Unis
Ce cancer n’exprime pas les récepteurs hormonaux (oestrogène et progestérone), et ne surexprime pas HER2, ce qui favorise la croissance des tumeurs. Aucun traitement ciblé n’est disponible pour ralentir sa progression, car il n’est ni sensible à l’hormonothérapie, qui bloque l’action des hormones, ni à l’Herceptin, un traitement anti-HER2.
Cependant, plusieurs études ont montré qu’un nouvel espoir pour traiter le cancer du sein triple négatif serait l’immunothérapie, qui consiste à réactiver le système immunitaire pour lutter contre les cellules cancéreuses. Un essai a notamment prouvé que l’utilisation de l’atezolizumab, en combinaison avec la chimiothérapie nab-paclitaxel, augmentait de façon significative la survie de certaines patientes.
Aux Etats-Unis, la combinaison atezolizumab/nab-paclitaxel est disponible pour les cancers du sein triple négatif depuis 2019. La combinaison pembrolizumab/chimiothérapie vient également d'être acceptée par la FDA. Malgré cela, en mars 2020, la Haute Autorité de Santé (HAS) a refusé le remboursement de l'immunothérapie atezolizumab associée au nab-Paclitaxel.
Des patientes et des médecins en colère
"Donc, malgré des résultats positifs, la France n’a pas autorisé l'utilisation de la combinaison immunothérapie et chimiothérapie atezolizumab/nab-paclitaxel, qui représentait une lueur d’espoir pour toutes les malades", déplore le collectif de patientes dans un communiqué. "Ce qui a engendré de la stupeur, de l’incompréhension, du découragement et de colère au sein des familles, des médecins et des associations qui dénoncent vivement cette décision", concluent les malades.