5 à 12% de la population souffre de stress post-traumatique, et certaines catégories de personnes sont particulièrement concernées, comme les militaires. Près d’un quart de ceux ayant servi sur un terrain de guerre est touché. Ce trouble peut disparaître en quelques mois, ou persister et devenir chronique. Généralement, il génère un état de stress chronique, des troubles du sommeil voire des troubles du comportement alimentaire. Aux États-Unis, un centre de recherche s’intéresse particulièrement à ce trouble chez les soldats. Dans une étude parue dans Journal of Neuroimaging, ses membres expliquent quelles sont ses manifestations dans le cerveau et présentent une piste de traitement.
À chaque zone cérébrale sa fonction
Grâce à des IRM, les chercheurs ont observé la connectivité des réseaux cérébraux. Ils ont notamment étudié la latéralisation du cerveau : le terme désigne la répartition des fonctions entre les différentes zones du cerveau. Par exemple, le système nerveux parasympathique, qui a pour rôle de ralentir l’organisme, est plutôt géré par la partie gauche du cerveau et le système nerveux sympathique, associé à des fonctions comme la respiration, est dirigé par la partie droite. Dans le cas de stress post-traumatique, les chercheurs constatent que cette répartition des fonctions entre les différentes zones cérébrales est dérégulée. Or, ils rappellent que "lorsque les connexions entre les hémisphères sont équilibrées, les individus sont en meilleure santé".
Comment réorganiser les connectivités cérébrales ?
L’étude a été poussée plus loin : l’équipe a étudié les effets d’une technique scientifique sur le cerveau des personnes atteintes de stress post-traumatique. Il s’agit du Cereset : le patient est installé dans un fauteuil, casque sur les oreilles et il reçoit des tonalités similaires à celles émises par le cerveau. "Cela aide le cerveau à se relaxer, à se modifier et à se réinitialiser pour améliorer la symétrie et l’équilibre, ce qui est associé à une réduction des symptômes de stress post-traumatique", soulignent les chercheurs. Les bienfaits de cette méthode ont duré jusqu’à six mois après l’étude.
La psychothérapie est incontournable
L'un des piliers de la prise en charge du stress post-traumatique est la psychothérapie. Comme le rappelle l'Inserm, son but est de "limiter l’évitement mental et comportemental qui empêche le souvenir traumatique d’être intégré et traiter comme un souvenir habituel". Pour agir sur les symptômes, des médicaments peuvent être prescrits : antidépresseurs, anxiolytiques ou sédatifs. L'Institut de recherche estime qu'un patient sur cinq est exposé à un risque de rechute, après sa prise en charge.