Ce dimanche, les nouvelles restrictions, décidées vendredi 29 janvier en Conseil de défense, et annoncées dans la foulée par le Premier ministre Jean Castex, sont entrées en vigueur. Il est désormais impossible aux voyageurs venant de pays extérieurs à l’Union européenne d’entrer sur le sol français, "sauf motif impérieux", et les centres commerciaux non-alimentaires de plus de 20 000 m2 ont fermé leurs portes.
Pas de reconfinement pour le moment
De nouvelles restrictions que le ministre de la Santé Olivier Véran a justifié dans un entretien accordé au Journal du Dimanche. Pour le moment, explique-t-il, la décision a été prise de ne pas reconfiner le pays, car "l’incidence, c'est-à-dire le nombre de nouveaux cas quotidiens, avait peu augmenté depuis quatre jours. C’est encore le cas aujourd’hui".
"Et les traces de virus dans les eaux usées, signal indirect, baissent en Île-de-France. Plusieurs semaines après sa généralisation, ça peut signifier que l'effet maximal du couvre-feu se fait sentir", poursuit le ministre de la Santé, qui estime que "même si le virus circule à niveau élevé et même si les entrées en réanimation dépassent les sorties, nous ne sommes pas dans une hausse exponentielle (+ 4 % en une semaine)". D’où la décision de "rendre le couvre-feu encore plus efficace dans la durée, grâce à des mesures supplémentaires : fermeture des frontières et des grands magasins, multiplication des contrôles, renforcement du télétravail".
La crainte du variant anglais
Pour autant, un nouveau confinement n’est pas exclu si la situation sanitaire du pays se dégradait afin d’endiguer une nouvelle vague épidémique. L’exécutif surveille notamment avec attention l’évolution du variant anglais dont les derniers résultats de l’enquête flash montrent que "sa circulation s'intensifie – de 50 % chaque semaine – mais de manière moins intense qu'à l'étranger où des hausses de 70 à 100 % ont été relevées". "Le danger auquel nous faisons face est possible, voire probable. Mais il n’est pas certain", estime Olivier Véran.
Tablant désormais sur "la légère décélération des contaminations" observée ces derniers jours, le gouvernement se laisse un peu de temps pour décider ou non d’un nouveau confinement. "Tout laisse à penser qu'une nouvelle vague pourrait se profiler à cause du variant ; mais peut-être pourra-t-on l'éviter grâce aux mesures que nous avons décidées tôt, et que les Français respectent, avec courage et en solidarité avec les plus fragiles d'entre nous. L'idée, c'est de gagner du temps, de limiter la casse. Mais si l'incidence repartait à la hausse, nous n'hésiterions pas. Nous n'avons jamais dit que nous ne reconfinerions pas dans les quinze jours à venir si c'était nécessaire !"