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Déclin cognitif

Démence : des espaces périvasculaires élargis dans le cerveau peuvent être un signe

Par Charlotte Arce

Selon une nouvelle étude, les personnes présentant des espaces périvasculaires élargis dans le cerveau seraient plus susceptibles de développer des problèmes cognitifs au fil du temps, notamment une démence.

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L'étude, menée sur plus de 400 seniors, montre que des espaces périvasculaires dans le cerveau sont un biomarqueur de la déficience cognitive et de la démence.
Les participants présentant ces espaces périvasculaires élargis avaient près de trois fois plus de risques de développer une démence au cours de l'étude.

Impliqués dans l’élimination des déchets et des toxines du cerveau, les espaces périvasculaires sont les espaces qui entourent les vaisseaux sanguins pendant une courte distance quand ces derniers entrent dans le cerveau. Formant une sorte de gaine remplie de liquide céphalospinal, ils peuvent être associés à la dégénérescence cérébrale liée au vieillissement, montre une nouvelle étude parue dans la revue Neurology.

Un risque de démence trois fois plus élevé

"Une maladie grave des espaces périvasculaires peut être un marqueur d'un risque accru de déclin cognitif et de démence, affirme Matthew Paradise, chercheur à l'université de Nouvelle-Galles du Sud à Sydney (Australie) et auteur principal de l’étude. D'autres recherches sont nécessaires pour comprendre comment ces espaces élargis se développent, car ils pourraient constituer un important biomarqueur potentiel pour aider au diagnostic précoce de la démence."

Les travaux ont porté sur 414 personnes d'un âge moyen de 80 ans. Les participants ont passé des tests cognitifs de la pensée et de la mémoire. Ils ont ensuite été évalués pour déterminer s’ils avaient au non un début de démence au début de l’étude, puis au bout de deux ans et enfin de huit ans. Des scanners cérébraux par IRM réalisés aux mêmes périodes ont permis de vérifier la présence d'espaces périvasculaires élargis dans deux zones clés du cerveau. Le quart supérieur des personnes présentant le plus grand nombre d'espaces périvasculaires élargis, désignés comme cas graves, ont été comparés à ceux présentant moins ou pas d'espaces élargis.

Les chercheurs ont constaté que les participants présentant le plus grand nombre d'espaces périvasculaires élargis dans les deux zones du cerveau avaient près de trois fois plus de risques de développer une démence au cours de l'étude que les personnes ayant moins ou pas d'espaces élargis.

Au total, 97 personnes, soit 24 %, ont été diagnostiquées comme étant atteintes de démence au cours de l'étude. Sur les 31 personnes présentant des cas graves dans les deux zones du cerveau, 12 personnes, soit 39 %, ont été diagnostiquées comme étant atteintes de démence.

Une possible altération de l’élimination des déchets dans le cerveau

Les personnes présentant un élargissement important des espaces périvasculaires dans les deux zones du cerveau étaient également plus susceptibles de présenter un déclin plus important quatre ans plus tard sur leurs scores globaux de cognition que les personnes présentant un élargissement léger ou absent des espaces.

"Ces résultats suggèrent qu'il existe un mécanisme indépendant pour les espaces périvasculaires en tant que biomarqueur de la déficience cognitive et de la démence, en plus d'être un marqueur général de la maladie dans les petits vaisseaux", affirme le Pr Paradise, qui avance que ces espaces périvasculaires élargis pourraient être "un biomarqueur d'une altération de l'élimination des déchets dans le cerveau".