Sarah Mastouri, née le 4 juillet 1984 à Alger. Ce sont les informations que la jeune fille a fournies aux médecins. Hospitalisée depuis janvier dernier à l’hôpital de Thuir dans les Pyrénées orientales, elle affirmait avoir été victime d’une agression fin juillet.
Ne pouvant vérifier les dires de la patiente, l’équipe soignante de l’unité psychiatrique a pris l’initiative de lancer un appel à témoins. Relayé par les medias, l’appel a été entendu par la maman qui vit à Reims et qui a reconnu sa fille. Sarah s’appelle en fait Michèle et serait née dans les années 80 à la Réunion.
Aujourd’hui, la jeune fille entame un long processus de reconstruction. Elle est victime d’une amnésie d’identité, un phénomène rare et qui laisse perplexe les scientifiques. Rien à voir avoir avec les troubles de la mémoire classique. « Même les malades atteints d’Alzheimer à un stade avancé savent encore qui ils sont, quel métier ils ont exercé », indique au Figaro, le Pr Francis Eustache, directeur d’une unité de recherche Inserm.
Des dommages cérébraux très étendus pourraient causer cette perte d’identité. Mais ce n’est pas le cas de ces personnes. « Si elles ont effectivement subi un petit traumatisme physique, confirme le Pr Bruno Dubois, directeur de l’Institut de la mémoire à la Pitié-Salpêtrière, il est d’une gravité relative.
Et l’imagerie médicale ne fournit pas davantage d’informations. Elle a permis de mettre en avant des dysfonctionnements du cerveau, sans lésion visible, précise la journaliste Pauline Fréour.
Michèle devra se réapproprier sa vraie identité et son histoire. Même si l’amnésie d’identité est le plus souvent transitoire, rappelle le quotidien, ce travail doit être menée avec le personnel soignant et la famille.