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Stade 4

Décès fulgurant de Dustin Diamond : pourquoi les cancers du poumon sont souvent dépistés trop tard

Par Mathilde Debry

Le célèbre acteur Dustin Diamond, qui incarnait Screech dans la série "Sauvés par le gong", est décédé des suites d'un cancer du poumon, détecté au stade 4. Comme lui, de nombreux Français sont dépistés trop tard pour être sauvés. 

@wikipédia.
Le comédien Dustin Diamond est mort ce lundi 1er février à l'âge de 44 ans d'un cancer du poumon, détecté au stade 4.
Faute de dépistage, le cancer du poumon est fréquemment diagnostiqué à un stade métastatique inaccessible à un traitement curatif, avec une survie à 5 ans inférieure à 10%.

"Nous sommes attristés de confirmer le décès de Dustin Diamond le lundi 1er février 2021 des suites d'un cancer. Il avait été diagnostiqué d'une forme brutale et impitoyable de cancer malin il y a seulement trois semaines. Dans ce laps de temps, (la maladie) a réussi à se répandre rapidement dans tout son système". Dans un communiqué diffusé au site People hier lundi 1er février, l’entourage de Dustin Diamond pleure le comédien, connu du monde entier pour avoir interprété le rôle de Screech dans la sitcom culte des années 1990 Sauvés par le gong. L’acteur a été emporté à seulement 44 ans par un cancer du poumon fulgurant, détecté au stade 4 quelques semaines auparavant.

Pas assez de dépistage 

La stadification décrit ou classe un cancer en fonction de la quantité de cancer présente dans le corps et de son emplacement lors du diagnostic initial. Dans le cas du cancer du poumon non à petites cellules, il y a 5 stades, soit le stade 0 suivi des stades 1 à 4. Plus le chiffre est élevé, plus le cancer s’est propagé.

Le cancer du poumon est responsable en France du plus grand nombre de décès par cancer. En effet, comme ce fut le cas pour Dustin Diamond, il est fréquemment diagnostiqué à un stade métastatique inaccessible à un traitement curatif, avec une survie à 5 ans inférieure à 10%. Pourtant, "cette même survie dépasse les 80% pour les cancers détectés précocement par scanner", ont souligné des pneumologues français lors du récent Congrès de Pneumologie de Langue Française. "Malgré ces résultats, en mai 2016, la Haute Autorité de Santé a remis un rapport négatif sur la pertinence du dépistage du cancer du poumon en France", déplorent les professionnels de santé.

Les traitements contre le cancer du poumon progressent

Ce déficit de dépistage est d’autant plus dommageable que les traitements contre le cancer du poumon progressent, grâce notamment à l’immunothérapie antitumorale. "Les indications de l’immunothérapie continuent de s’étendre régulièrement. Dans les cancers bronchiques à petites cellules, l’association de chimiothérapie et d’immunothérapie est aussi devenue le traitement de référence. Dans les CBNPC* localement avancés, l’immunothérapie est utilisée en situation adjuvante après la radiochimiothérapie concomitante. Et il est probable que l’immunothérapie devienne également un standard avant ou après chirurgie dans les stades localisés", a indiqué lors du Congrès de Pneumologie de Langue Française le Pr Alexis Cortot, praticien hospitalier en pneumologie et oncologie thoracique au CHRU de Lille.

*cancer bronchique non à petites cellules.