Une nouveauté sur la liste des espoirs concernant le médicament miracle capable de contrer la Covid-19 et elle vient cette fois du milieu marin en Méditerranée. La société pharmaceutique espagnole PharmaMar et le chercheur américain Nevan Krogan se sont intéressés à une nouvelle molécule, la plitidepsine. Selon eux, celle-ci, déjà utilisée pour traiter certaines formes rares de cancer aurait la capacité de bloquer la réplication de la Covid-19 dans le corps. Les résultats de leur étude ont été publiés dans la revue Science le 25 janvier 2021.
Cette molécule, appelée plitidepsine, ne peut être trouvée que dans les eaux entourant l’île d’Ibiza, au large des côtes espagnoles. Elle a été découverte dans le cadre de l’exploration des ressources marines à des fins thérapeutiques. D’après les premiers résultats, la plitidepsine serait d’une efficacité redoutable pour empêcher la Covid-19 de se répliquer. “Dans les cellules humaines, elle était environ 30 fois plus puissante que le Remdesivir”, indique Nevan Krogran, directeur de l’institut de biosciences quantitatives de l’université de Californie à San Francisco et coauteur de l’étude.
Une molécule déjà utilisée pour traiter des cancers
Pour survivre, le coronavirus a besoin des protéines des cellules humaines qu’il détourne pour son propre intérêt, c’est notamment ce qu’il fait avec eEF1A, une protéine codante de l’ARN humain. L’idée des chercheurs, c’est d’utiliser la plitidepsine pour inhiber eEF1A avant que la Covid-19 ne puisse l’utiliser. En bloquant eEF1A, la Covid-19 ne peut se reproduire à l’intérieur des cellules, ce qui empêche sa propagation. Il faut savoir que la plitidepsine est utilisée depuis 2018 pour le traitement du cancer.
Des premiers essais de la plitidepsine ont déjà été lancés en Espagne, en avril 2020. Pour l’instant, la société espagnole affirme discuter avec différents organismes de réglementation afin de lancer la phase III de ses tests. Lors des précédents essais, et surtout lors des tests in vitro, la plitidepsine a démontré une baisse de la charge virale de la Covid-19 de 99%, ce qui laisse présager un remède vraiment efficace.
“De tous les inhibiteurs du SARS-CoV-2 que nous avons caractérisé dans des cultures de tissus et des modèles animaux depuis le début de nos études, la plitidepsine est le plus puissant”, souligne Adolfo García-Sastre, professeur de microbiologie à l’école de médecine de l’hôpital du Mont Sinaï (Etats-Unis).