- L'autotest permet de repérer la présence de sang dans les selles
- Il peut être prescrit à partir de 50 ans
- S'il est positif, le retard pris pour faire une coloscopie augmente les risques de diagnostiquer un cancer colorectal
L’autotest de dépistage du cancer colorectal consiste à analyser la présente de sang dans les selles. Les Français et Françaises peuvent en bénéficier à partir de 50 ans, sur prescription du médecin traitant. Le test est à réaliser tous les deux ans : si ces résultats sont positifs, cela signifie que du sang est présent dans les selles, une coloscopie doit alors être prescrite. D’après l’Assurance maladie, la présence de sang est due à une lésion précancéreuse dans 30% des cas, à une lésion cancéreuse dans 8% des cas et dans plus de 50% des cas, aucune anomalie n’est détectée. Des chercheurs de l’université de Californie soulignent toutefois que plus le délai est long entre ces résultats positifs et la coloscopie, plus le risque de trouver une lésion cancéreuse est élevé. Dans Gastroenterology, ils présentent les résultats de leur étude.
Plus le délai est long, plus le risque augmente
La recherche a été réalisée grâce aux données de plus de 210 000 Américains et américaines, de 50 à 75 ans. Tous et toutes avaient obtenus des résultats positifs à l’autotest de dépistage. L’analyse des données montre qu’au bout de 16 mois d’attente pour réaliser une coloscopie après ces résultats, le risque d’être diagnostiqué d’un cancer augmente de 33%. "De nombreux cancers colorectaux sont symptomatiques et peuvent se développer sans que le patient ne s’en rende compte, souligne Samir Gupta, co-atueur de l’étude. C’est pourquoi le dépistage est si important." Le risque d’être atteint d’un cancer colorectal augmente dès 12 mois d'attente. De plus, un dépistage dès les premiers stades de la maladie permet de mieux prendre en charge les patients et améliore l’efficacité du traitement. "Lorsque le cancer est détecté tôt, les patients ont un taux de survie de 90%, avec un risque faible de rechute, ajoute Samir Gupta. Les cancers colorectaux de stade avancé impliquent des traitements plus lourds et plus compliqués, avec un taux de survie inférieur à 15%." En France, le taux de survie moyen est de 63% sur cinq ans. Chaque année, plus de 17 000 personnes décèdent d'un cancer colorectal.
Quels sont les facteurs de risque ?
Le tabagisme, l’hérédité ou un régime alimentaire déséquilibré augmentent le risque de cancer colorectal. Les maladies inflammatoires chroniques de l’intestin y contribuent aussi, comme la maladie de Crohn ou la rectocolite hémorragique. La présence de sang dans les selles et les troubles digestifs en sont les deux principaux symptômes.