La détection précoce des tumeurs est l’un des facteurs de réussite du traitement du cancer. Or, elles peuvent être difficiles à identifier : c’est le cas des tumeurs stromales gastro-intestinales. Ces dernières se développent sous la muqueuse qui recouvre les parois digestives. Même une biopsie ne garantit pas leur identification. Des chercheurs de l’université des sciences de Tokyo au Japon présentent une nouvelle technique de dépistage, appelée NIR-HSI, dans la revue spécialisée Nature’s Scientific Reports.
Une combinaison d’intelligence artificielle et d’imagerie infrarouge
"Cette technique ressemble un peu aux rayons X, précise le Dr Hiroshi Takemura, directeur de l’étude. L’idée est d’utiliser les radiations électromagnétiques qui passent à travers le corps pour générer des visualisations des différentes structures organiques." La nouvelle méthode combine intelligence artificielle et images infrarouges. Pour la mettre au point, les chercheurs ont utilisé les tissus de 12 patients ayant subi une opération pour retirer leur tumeur stromale gastro-intestinale. L’analyse de ces matières organiques a permis d’entraîner l’intelligence artificielle à reconnaître les tissus tumoraux. Alors que 10 tumeurs sur 12 étaient partiellement voire entièrement recouvertes de muqueuse, l’intelligence artificielle est parvenue à les identifier avec une précision de 86%. "C’est un projet très excitant, ajoute le Dr Takemura. Être capable de diagnostiquer différents types de tumeurs stromales gastro-intestinales rapidement, précisément et avec une méthode non-invasive, sans biopsie, une technique qui nécessite elle de la chirurgie, est bien plus simple pour le patient et le médecin." D’après le scientifique, les rayons émis ne sont pas dangereux pour les patients.
Une première étape, avant d’autres travaux scientifiques
Avec son équipe, le chercheur travaille sur l’amélioration de la technique de dépistage. "Nous avons déjà construit un outil qui fixe une caméra NIR-HSI à l’extrémité d’un endoscope, et nous espérons pouvoir faire une analyse de ce type directement sur un patient bientôt, plutôt que de le faire sur des tissus retirés par chirurgie", indique le chercheur. "Cette étude est la première étape vers d’autres recherches encore plus révolutionnaires", se félicite-t-il. Elle pourrait largement faciliter le dépistage des tumeurs cachées.