Ce jeudi 4 février, à l’occasion des 8ème Rencontres de l’Institut national du cancer (INCA), le président de la République Emmanuel Macron a dévoilé la nouvelle stratégie décennale de lutte contre les cancers (2021-2030). Dotée de nouveaux moyens budgétaires, elle a pour objectif de réduire significativement le poids des cancers dans le quotidien des Français.
Quatre axes majeurs
Voici les quatre axes majeurs de la nouvelle stratégie décennale de lutte contre les cancers (2021-2030) :
1. Améliorer la prévention. Dans l’immense progression de l’espérance de vie, la prévention a toujours été la source de progrès la plus importante : 40% des nouveaux cas de cancers détectés chaque année sont attribuables à nos modes de vie (consommation de tabac, ingestion excessive d’alcool, alimentation déséquilibrée et manque d’activité physique).
2. Limiter les séquelles et améliorer la qualité de vie parfois invalidantes des malades. "Avec l’amélioration de la survie aux cancers et la chronicisation de la maladie, le poids des séquelles s’accroît", rappelle l’INCA.
3. Lutter contre les cancers de mauvais pronostic chez l’adulte et chez l’enfant. "Ces cancers nécessitent une très forte impulsion, sinon les progrès seront limités", commente l’INCA. L’idée est de faire progresser les traitements de cancers dont le taux de survie à 5 ans reste très faible ou n’évolue pas.
4. S’assurer que les progrès bénéficient à tous.
Un financement global de près de 1,74 milliard d’euros
Pour remplir ces objectifs, de nouveaux moyens ont été alloués : un financement global de près de 1,74 milliard d’euros - soit une augmentation de près de 20 % par rapport au précédent Plan cancer - dont un financement complémentaire de 284 millions d’euros pour les 5 prochaines années.
Pour le Pr Norbert Ifrah, président de l’Institut national du cancer, la nouvelle stratégie décennale "donne une place essentielle à la recherche, pour permettre l’amélioration des connaissances et la réalisation des progrès nécessaires au bénéfice de l’ensemble de nos concitoyens. Tout l’enjeu est de favoriser l’émergence, le transfert et l’appropriation de l’innovation par les voies qu’offre cette recherche : de la compréhension de l’hétérogénéité des tumeurs à la connaissance des voies du fonctionnement cellulaire ou des déterminants de la réponse immune qu’il faut bloquer pour compromettre un processus cancéreux".
"Détermination des voies d’abord chirurgical les plus efficaces"
Il poursuit : "la recherche est aussi dans l’étude des comportements des personnes en addiction ou qui au contraire fuient l’évidence. Elle est dans la détermination des voies d’abord chirurgical les plus efficaces. La recherche soumet en permanence le savoir ou les connaissances que l’on pensait acquis à l’épreuve de la raison et des faits nouveaux. Ainsi, des travaux impliquant l’intelligence artificielle ou la détection dans le sang de fragments cellulaires (« biopsies liquides ») pourraient aider à éviter l’abord trop délabrant de certaines tumeurs par exemple cérébrales".
Pour Thierry Breton, directeur général de l’Institut national du cancer : "cette stratégie décennale de lutte contre les cancers marque une volonté forte et partagée d’améliorer l’offre de santé et le quotidien de tous, qu’il s’agisse de l’ensemble de nos concitoyens, des personnes touchées par la maladie, ou encore de l’ensemble des acteurs de la lutte, de la santé et de la recherche".
Au cours de la période 2004-2008, le cancer a représenté la première cause de décès en France chez l'homme (33% de l'ensemble des décès masculins) et la deuxième cause chez la femme (24 % de l'ensemble des décès féminins). En moyenne, 148 737 décès par cancer sont enregistrés chaque année en France.