- L’exposition à la pollution dans les premières années de la vie diminuerait les capacités de réflexion pendant plus de 60 ans.
- Cette découverte est la première à pointer des effets cognitifs durables de la pollution.
L’environnement atmosphérique influe sur nos capacités cognitives et pas forcément positivement. L’exposition à la pollution dans les premières années de la vie diminuerait les capacités de réflexion pendant plus de 60 ans, selon une étude publiée le 2 février dans le Journal of Alzheimer’s Disease. Ces résultats s’ajoutent à d’autres sur les méfaits de la pollution sur la santé selon lesquels la pollution augmente le risque de maladie cardiométabolique ou encore le risque de décès.
Des effets sur le cerveau des années plus tard
La pollution est un frein à l’intelligence. Des chercheurs écossais de l’université d’Édimbourg ont étudié le lien entre la pollution atmosphérique et les capacités cognitives. Pour cela ils ont testé l'intelligence de plus de 500 personnes âgées d'environ 70 ans à l'aide d'un test réalisé à l’âge de 11 ans qu’ils ont répété à 76 et 79 ans. Dans le même temps, les chercheurs ont relevé les niveaux de pollution de l’air au cours de l’enfance des volontaires. Ils ont également pris en compte des facteurs liés au mode de vie comme la consommation de tabac ou le statut socio-économique. Grâce à des modèle statistiques ils ont pu ensuite analyser la relation entre l'exposition d'une personne à la pollution atmosphérique et ses capacités de réflexion plus tard dans la vie.
Les résultats ont montré une corrélation entre la pollution atmosphérique et des changements cognitifs. Les chercheurs rapportent qu’il est possible d’estimer la pollution atmosphérique et son rapport à la capacité cognitive tout au long de la vie. Si cette association est faible, les changements cognitifs ont été suffisant pour conduire les chercheurs à y voir un lien causal. “Pour la première fois, nous avons montré que l'exposition à la pollution atmosphérique très tôt dans la vie pourrait avoir des effets sur le cerveau plusieurs décennies plus tard, a conclu le Dr Tom Russ, directeur du Centre de recherche sur la démence Alzheimer en Écosse à l'université d'Édimbourg et auteur de l’étude. Il s’agit de la première étape vers la compréhension des effets nocifs de la pollution atmosphérique sur le cerveau et pourrait contribuer à réduire le risque de démence pour les générations futures.”, résume le Dr Tom Russ, directeur du Centre de recherche sur la démence Alzheimer en Écosse à l'Université d'Édimbourg.