J-1 pour le Furosémide ! Ce diurétique des laboratoires Teva, qui avait fait l'objet d'une alerte sanitaire en juin après la découverte par un pharmacien d'un comprimé de somnifère dans une de ses plaquettes, va faire son retour dans les officines demain. Le groupe pharmaceutique israélien a en effet reçu l'autorisation de le recommercialiser la semaine dernière. Les médecins qui l'utilisaient pour traiter l'hypertension artérielle et les œdèmes souvent dus à une insuffisance cardiaque congestive ou rénale pourront donc le prescrire à nouveau à leurs patients. Retour sur ce feuilleton du début d'été dans lequel le dossier était vide.
Dans cette histoire, tout commence au mois de juin 2012. Suite à l'alerte d'un pharmacien de Saint-Malo qui affirmait avoir trouvé un comprimé de Zopiclone Teva dans un blister de Furosémide, deux lots du diurétique identifiés comme problématiques ont d'abord été rappelés, avant que l'intégralité des lots ne soit retirée du marché.
Une décision forte imposée par l'Agence de sécurité du médicament (Ansm) que Teva comprend, le laboratoire allant même jusqu'à déclarer, « il était de notre responsabilité de retirer ce médicament de la vente car la sécurité des patients est une priorité. »
Par la suite, une vérification systématique et sous contrôle d’huissier des boîtes de Furosémide récupérées dans le cadre du rappel eu lieu. Au final, 12.000 boîtes ont été ouvertes, 24.000 blisters, soit 360.000 comprimés. Parmi eux, aucun comprimé non conforme n’a été décelé. Peu après, le site de conditionnement de Teva de Sens (Yonne), où le Furosémide Teva et le Zopiclone Teva ont été conditionnés, avait été perquisitionné. Cette perquisition n'avait rien donné.
Une information confirmée par Erik Roche, le patron français des laboratoires Teva. Interrogé sur Europe 1 début juillet, il déclarait : « Le rapport conclut que la seule hypothèse est que la patiente elle-même ait positionné un comprimé de Zopiclone dans l'emballage du diurétique ». Et le chef d'entreprise de rajouter, « cette patiente a l'habitude d'ouvrir à l'avance ses boîtes de médicaments pour les mettre dans son pilulier. Quand elle en ouvre trop, elle les repositionne dans leur boite de façon consciencieuse, en refermant bien l'opercule en aluminium. L'assistante du pharmacien de Saint-Malo n'a donc pas pu se rendre compte que l'emballage avait déjà été ouvert. »
Pourtant, malgré les accusations qui se sont portées pendant un temps sur le laboratoire, Teva décidait de ne pas donner de suites judiciaires à cette affaire. « Dans cette affaire, tout le monde est de bonne foi, il n'y a pas de malveillance, ni de volonté de nuire, juste la maladresse d'une dame âgée », concluait-t-il. Une affaire classée !