En Israël, la campagne de vaccination est un véritable sprint. Deux mois après la première injection, plus d’un tiers de la population a déjà reçu une dose, soit plus de 2 millions de personnes. Pour les plus de 60 ans, qui sont les plus à risque de développer des formes sévères, ce sont près de 70% des habitants qui ont eu la première injection. L’examen des données de la campagne vaccinale israélienne se base sur une très large cohorte quant à l’efficacité des vaccins.
Pas de protection pendant deux semaines
Des chercheurs britanniques ont observé les données sur l’efficacité vaccinale et révélé qu’après 21 jours, le vaccin Pfizer confère 90% d’immunité. Leurs conclusions, prépubliées dans la revue medXriv le 3 février, diffèrent des observations des responsables sanitaires israéliens, pour qui une simple dose est “moins efficace que nous le pensions”, a déclaré à la mi-janvier, Nachman Ash, coordinateur de la vaccination israélienne. Le groupe Pfizer avait lui aussi prévu une efficacité moindre puisque les résultats des essais cliniques, menés sur une cohorte bien moins importante (environ 40 000 volontaires), ont suggéré que la première dose conduit à 52% d’immunité.
Le vaccin n’est pas efficace tout de suite et met deux semaines à agir. Il faut attendre la troisième semaine pour que son efficacité soit totale. Un décalage qui pousse les chercheurs à avertir sur les risques de relâchement dans les jours suivants la première injection, alors que la protection vaccinale n’est pas encore efficace. “Nous avons établi que l'efficacité du vaccin était à peu près nulle jusqu'au quatorzième jour suivant son administration, a précisé au Guardian le professeur Paul Hunter, chercheur à l’université d’East Anglia et co-auteur de l’étude. Mais après ce jour 14, l'immunité s'élevait progressivement au jour le jour jusqu'à atteindre environ 90% au jour 21, puis ne montait pas plus haut. Toutes les améliorations observées l'ont été avant une seconde injection. Ça montre qu'une seule dose de vaccin est hautement protectrice, même s'il faut attendre 21 jours pour obtenir ce taux.”
L’OMS appelle à accélérer la vaccination
La progression des variants inquiète et a conduit l’Organisation mondiale de la santé (OMS) à appeler à accélérer la vaccination européenne. “Nous devons unir nos forces pour accélérer la vaccination”, a insisté le directeur régional de l’organisation Hans Kluge. Elle a notamment souligné la nécessité d’unir les efforts des entreprises pharmaceutiques pour augmenter les capacités de production. Actuellement 2,5% des Européens ont reçu une première dose de vaccin. Pour Hans Kluge, il faut s’attendre à de nouvelles mutations qui justifient la nécessité d’accélérer la vaccination. “C’est un rappel cruel que le virus a encore le dessus sur l’être humain, mais ce n’est pas un nouveau virus, c’est une évolution d’un virus qui essaie de s’adapter à son hôte humain”, a-t-il indiqué.
En France, le vaccin AstraZeneca va être proposé dès samedi 6 février. Le gouvernement a suivi les recommandations de la Haute autorité de santé (HAS) et va proposer ce nouveau vaccin aux personnels soignants et aux personnes entre 50 et 65 ans souffrant de comorbidités. À la fin du mois, les pharmaciens s’ajouteront aux médecins et infirmiers comme vaccinateurs possibles. Le gouvernement espère que 4 millions de personnes auront reçu une première injection d’ici à la fin du mois.