Dépister le cancer suffisamment tôt est primordial : cela permet d’augmenter les chances de guérison. Mais certaines tumeurs peuvent être difficiles à repérer. À l’Institut Gustave Roussy de Villejuif, en région parisienne, l’intelligence artificielle (IA) est utilisée par les médecins pour mieux les détecter. Sur ordinateur, elle entoure les zones suspectes. Les professionnels de santé vérifient ensuite si elles cachent bel et bien une tumeur. Dans ce centre, premier de la lutte contre le cancer en Europe, l’outil est aussi utilisé pour faire de la médecine prédictive : il donne des informations sur l’évolution potentielle de la malade en fonction des tissus mammaires de la patiente et de son âge. Les médecins disposent d’un niveau de risque, et peuvent ainsi proposer un traitement adapté.
Un système performant
Cette méthode innovante de dépistage a fait ses preuves. En janvier 2020, une étude parue dans la revue Nature a montré qu’elle peut détecter le cancer du sein avec plus de précision qu’un radiologue. L’intelligence artificielle, mise au point par Google Health, a réduit les mauvais diagnostics de 5,7%, en comparaison aux radiologues. À l’inverse, elle a diminué de 9,4% la quantité de diagnostics manqués. Si cette technique venait à se généraliser, elle pourrait améliorer et faciliter la détection du cancer du sein.
Prédire le risque de cancer du sein
L’intelligence artificielle peut permettre d’aller encore plus loin : en 2019, des chercheurs du Massachussetts Institute of Technology (MIT) ont révélé avoir créé une IA capable de détecter une tumeur avant même qu’elle ne soit visible sur les images médicales. La technique s’appuie notamment sur l’analyse de la densité des seins : plus de 90 000 mammographies ont été utilisées pour former l’IA. Résultat, elle est capable de prédire le risque de cancer du sein dans les cinq ans. "En prédisant qui développera un cancer, nous pourrons contrer la maladie avant même que les symptômes ne se manifestent”, développait Adam Yala, auteur principal de cette recherche.
Comment est organisé le dépistage en France ?
En France, les professionnels de santé réalisent des palpations de la poitrine dès 25 ans pour repérer d’éventuelles grosseurs suspectes. De 50 à 74 ans, les femmes sont incitées à faire une mammographie tous les deux ans. En cas de risque élevé de cancer du sein, le dépistage est renforcé. Environ 60 000 nouveaux cas sont diagnostiqués chaque année : c’est le cancer le plus fréquent chez la femme.