“La transmission se fait beaucoup en famille ou entre amis. Le télétravail protège, mais les contaminations sont moins fréquentes au bureau qu’en octobre. (...) La fréquentation des commerces, des lieux religieux ou des transports publics n'accroît pas non plus le risque d’infection.” C’est par ces mots qu’Arnaud Fontanet, épidémiologiste et membre du Conseil Scientifique, a présenté les résultats de la dernière étude ComCor réalisée pour l'institut Pasteur, dans un entretien au Journal du Dimanche (JDD) paru ce dimanche 7 février. Le travail et les lieux publics sont désormais moins à risque de contagion que les lieux ou évènements privés, comme les repas ou les réunions entre amis ou en famille.
Le masque, oublié des repas en famille ou entre amis
Ce bilan suit la tendance des deux premières études de l’institut Pasteur, qui soulignait un risque accru d’être infecté dans les bars et restaurants. Si ces derniers sont désormais fermés, les vecteurs de transmission restent bien la famille et les amis.
La raison est simple : avec les proches, les mesures sanitaires et les gestes barrières sont souvent oubliés. Le port du masque, imposé en entreprise et à l’extérieur, n’est pas toujours respecté lors des réunions privées, pendant les repas notamment. Le risque est donc accru car le virus se transmet essentiellement par les gouttelettes expulsées par la bouche et le nez lorsque l’on parle, tousse, éternue, voire lorsque l’on respire. C’est pour cette raison qu’il faut impérativement garder son masque, même avec ses proches et, surtout, dans les lieux clos.
Le variant anglais deviendra majoritaire autour du 1er mars
Dans son entretien au JDD, Arnaud Fontanet a également abordé le variant anglais du coronavirus. "Si on continue sur cette trajectoire (...), on atteindra 30-35% à la mi-février et le nombre d'admissions à l'hôpital sera alors autour de 2000 par jour. Le variant deviendra majoritaire autour du 1er mars", indique ce membre du Conseil scientifique, dont les recommandations guident l'exécutif.
Selon l’épidémiologiste, le variant anglais était responsable de 3,3% des nouvelles contaminations en France les 7 et 8 janvier, et de 14% à la fin du mois. “Il s’agit d’une maladie transmissible, la croissance, en phase épidémique, ne peut être qu’exponentielle. Ça veut dire que le nombre de nouveaux cas d’une semaine sur l’autre ne croît pas de façon linéaire mais exponentielle,” développe-t-il.
Le variant anglais serait plus contagieux et plus létal
Il faut donc redoubler d’efforts et respecter les mesures sanitaires mises en place. Selon Arnaud Fontanet, le variant anglais est plus meurtrier : “Le nombre de personnes infectées est plus important, et c’est ce qui joue le plus dans l’augmentation du nombre de décès à attendre. D’autre part, (...) ce variant anglais est sans doute plus létal : l’augmentation du risque de décès par personne infectée serait de 30%, mais c’est à confirmer.”
Selon Santé publique France, il y a eu 20 586 nouvelles contaminations ces dernières 24 heures dans le pays. Depuis le début de l’épidémie, 78 794 personnes sont décédées de la Covid-19.