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Seine-Saint-Denis

Déserts médicaux : un premier médecin répond à l'appel

Par la rédaction

Le premier contrat de praticien territorial, propoé par le gouvernement pour inciter les jeunes médecins à s'installer dans les déserts médicaux, a été signé cette semaine à Aubervilliers.

JAUBERT/SIPA

Sa plaque professionnelle est encore toute miroitante, son bureau à peine décoré mais Tiphaine, jeune médecin généraliste de 27 ans, est déjà très à l'aise dans son nouveau cabinet. Il y a un mois et demi, cette jeune femme a décidé de s'installer à Aubervilliers en Seine-Saint-Denis, une ville boudée par les professionnels de santé. C'est justement ce qui lui a donné envie de s’installer ici, et lui a permis de signer le 3 septembre dernier avec l’Agence régional de santé d’Ile-de-France le premier contrat de praticien territorial de médecine générale.
Ce contrat est un des outils mis en place par Marisol Touraine, la ministre de la Santé, pour attirer les médecins débutants dans les déserts médicaux. En l’occurrence à Aubervilliers, il y a 30 % de médecins en moins par rapport à la moyenne nationale. Ce contrat a été instauré par la dernière loi de financement de sécurité sociale et il comprend quelques avantages : une réménuration mensuelle nette garantie de 3 640 euros, et des avantages en matière de protection sociale, comme un complément de rémunération forfaitisé sera versé pendant trois mois en cas d’arrêt maladie ou pendant toute la durée d’un congé de maternité, répondant ainsi à une forte attente des professionnels.

Ecouter le Dr Tiphaine Loiseaux
, généraliste à Aubervilliers. « En cas de maladie par exemple, je n’ai plus que 7 jours de carence alors que sans le contrat il faut compter 91 jours. »
 


Ces avantages n’ont pas été les premiers motifs de l’installation de Tiphaine. « Je me sens utile dans ce cabinet et dans cette région. Ça a plus de sens parce que c'est là où on a besoin des médecins. Ça m’intéressait de venir ici justement pour la qualité de la relation avec les patients qui sont demandeurs. C'est agréable », assure-t-elle. En outre, elle n’est pas arrivée dans ce cabinet médical tenu par trois autres médecins par hasard : elle y a passé son stage d’internat. Un moment important qui lui a permis d’appréhender les difficultés et les plaisirs de l’exercice médical hors des murs d’un hôpital.

Ecouter le Dr Tiphaine Loiseaux. « La médecine qu’on apprend en temps d’externe puis interne est essentiellement une médecine hospitalière, on a moins de vision globale du malade, de son milieu, de sa famille. »




En échange des avantages apportés par le contrat, le jeune médecin s’engage à exercer pendant au moins un an renouvelable,  à respecter les tarifs opposables ( le fameux secteur 1 de l’assurance maladie), à assurer la continuité des soins et à participer à une prise en charge coordonnée de ses patients, notamment en collaborant avec les réseaux de santé du département. Le gouvernement a mis sur la table pour cette année 200 contrats. L’Ars Ile-de-France a déclaré être prêt à en faire signer 15 d’ici la fin de l’année.

Rappelons que ces 5 dernières années, près de 80 départements ont subi une baisse des effectifs de médecins généralistes. Les territoires ruraux ne sont pas les seuls touchés. Les banlieues des grandes villes et même certains arrondissements parisiens enregistrent une baisse importante du nombre de médecins de famille. Les territoires d’outre-mer sont également très marqués.